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                      NÉCROLOGIE


                       PETIT-SENN(l).

         « Jean Petit-Senn était né à Genève le 6 avril
1792; il est mort à Chêne-Bourg le 10 mars 1870. Dès
son enfance et jusqu'à son dernier jour, il a aimé les
lettres. Après ses classes, destiné aux affaires, et vivant
à Lyon ou il fit son apprentissage de commerce, il écri-
vait des rimes au lieu de chiffres sur les cahiers qui lui
servaient de sous-main. Il connut à cette époque l'excel-
lent Andrieux, qui encouragea ses premiers essais.
En 1812, il eut le bonheur de lire quelques élégies signées
de son nom dans YAlmanach des Muses. De retour à
Genève, après la Restauration, il osa lancer une vive
boutade contre les Autrichiens, nos libérateurs ; la r e -
connaissance publique, un peu fatiguée, ne se fâcha point
de ce petit pamphlet ; elle sourit et se laissa désarmer
d'assez bonne grâce.
   « Accueilli dès lors parmi les poètes de Genève, Petit-
Senn devint l'élève et bientôt l'émule de Ohaponnière, de
Gaudy Le Fort, de tous ces chanteurs sans ambition et
sans prétention, qui n'étaient pas des écrivains, rimaient
joyeusement les dimanches pour se reposer et se réjouir.
Ce fut le règne du conte, de i'épigramme, de la chanson
surtout qui égayait les repas de corps, les fêtes natio-

   (1) La Revue du Lyonnais devait un tribut particulier d'hommages
et d'adieux à un de ses meilleurs amis. Trouvant difficile d'assembler
à Lyon les matériaux d'une biographie genevoise, elle emprunte avec
empressement au Journal de Genève la notice qu'on va lire. Si elle eût
fait ce travail, elle y eût certainement mis moins de style et d'esprit,
mais elle y eût semé plus de tristesse et de regrets.      A, V.