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395                      LYONNOISIANA.

faillit occasionner des accidents. Plusieurs personnes furent
obligées de revenir a pied. Il y avait près de cent mille per-
sonnes à cette fête.
   18 février 1783. Mort de M. de Ragny au château de
Pierre-Scize. C'est une perte pour M. de Bellescizes, com-
mandant du château, parce qu'il payait une très-forte pen-
sion.
                           v
   En 1783, Gollot d'Herbois était a Lyon, tenant les premiers
rôles de la comédie. Il a beaucoup d'esprit (dit une lettre du
temps) et est très-aimé de ses confrères. Il composa cette
année un poème sur la Naissance des Roses et un opéra
dont Grétry se chargea de faire la musique.

  Lettre du 18 janvier 1784, sur l'ascension de la machine
                          aérostatique.
   . . . Tu es au fait des malheurs qui sont arrivés a notre
 pauvre globe aérostatique. Hélas ! nous sommes plongés dans
la plus grande tristesse. Quoi ! l'Europe entière avaitles yeux
fixés sur nos fameuses expériences, si hautement annoncées.
Qu'en estai résulté ? Rien encore que des accidents, une es-
pèce détache sur les inventeurs, une mystification générale
pour la foule d'étrangers et pour les citoyens.
   La machine était prête. Un Pilâtre du Rozier arrive. Homme
plein de son mérite, rempli de suffisance. Tout de suite il
prend le ton de maître, s'empare d'un ballon, sur lequel il
n'avait aucun droit, s'arroge le droit de commander a tout
le monde, change, rechange, coupe, ajoute, occasionne une
énorme dépense au modeste Montgolfier, qui, la bonté, la
douceur même, a la bonhomie de se plier aux idées des autres.
Cet homme, enfin, si merveilleux, qui avait le plus grand soin
de se montrer au spectacle, a la table de nos grandeurs pour
recevoir des louanges, n'a rien opéré jusqu'à présent. De-
puis huit jours, toute la ville est aux Broteaux, depuis les