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386                 LES FEUILLANS DE LYON.

dotés de celle de Sainte-Pudentienne, près de laquelle ils établi-
rent un monastère. Plus tard, en 1598, ils entrèrent en posses-
sion de l'église de Saint-Bernard, aux thermes de Dioclétien.
   Le roi de France, Henri III, désirant avoir une petite colonie
de ces moines à Paris, La Barrière en accompagna une soixan-
taine , et ils firent ce voyage nu-pieds, sans sandales, malgré
la faiblesse à laquelle l'excès de leurs jeûnes les réduisait. Le
roi fonda pour eux un monastère dans le faubourg de Saint-Ho-
noré.
   Au temps de la Ligue, les Feuillans prirent parti pour les li-
gueurs eontrc la volonté de leur instituteur, qui fut probable-
ment désavoué par la cour de Rome. En effet, sous le pontificat
de Clément VIII, dans un chapitre qui se tint en 1592, La Bar-
rière fut suspendu de l'administration de son abbaye, avec dé-
fense de dire la messe, et ordre de se présenter une fois par
mois au tribunal de l'Inquisition. Dans un chapitre général de
 1595, on modéra les austérités des Feuillans, à cause du décès
de plusieurs religieux morts des suites de ces excessives mortifi-
cations. En 1598, un autre chapitre général demanda la réins-
tallation de La Barrière, et enfin le pape Clément VIII, revenant
à de meilleurs sentiments sur le compte du susdit, prononça une
sentence d'absolution, et retint à Rome l'abbé réformateur ; mais
il mourut bientôt dans son monastère de Saint-Bernard, aux
thermes de Dioclétien, le 25 avril 1600, et fut inhumé dans le
chœur de l'église.
  L'ordre des Feuillans, qui avait fait des progrès du vivant de
son fondateur, s'étendit ensuite en France et en Italie. Urbain VIII
divisa les Français et les Italiens en deux congrégations : celle de
France, sous le litre de N.-D. des Feuillans, et celle d'Italie sous
celui de réformés de Saint-Bernard , qui obtinrent, en 1670, la
permission de se chausser. Ces religieux avaient pour habille-
ment une robe blanche sans scapulaire. avec un grand capuce
de même couleur, qui se terminait en rond sur le devant jus-
qu'à la centure, et en pointe par derrière jusqu'à mi-jambe.
  Les religieuses feuillantines ont eu également pour instituteur
Jean de la Barrière, et elles furent définitivement installées Ã