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FAVRE,VAUGELAS. 207 par M. Maurel, premier avocat général, à l'audience s o - lennelle de rentrée de la Cour impériale de Chambéry. L'œuvre de Vaugelas, cet homme au parler si pur, est appréciée de main de maître par le célèbre écrivain dont le haut talent est trop connu pour que nous ayons à insis- ter davantage : on sait que ses arrêts étaient sans appel. Un avocat de Grenoble, du nom d'Alleman, édita, en 1690, un volume de Nouvelles remarques de M. de Vaugelas , dont il prétendait tenir le manuscrit de M. de la Chambre, curé de Saint-Barthélémy. Cet ou- vrage, que quelques-uns refusent d'attribuer à Claude Favre, n'eut aucun succès. II n'en fut pas de même de la Traduction de Quinte- Curce, publiée par Vaugelas lui-même en 1647, à laquelle il travailla trente ans, la changeant et la corrigeant sans cesse. C'est de cette œuvre, le premier bon livre écrit correctement en français, que Balzac a dit : « L'Alexan- dre de Quinte-Curce est invincible, celui de Vaugelas est inimitable! » Vaugelas composa quelques épigrammes, mais il n'ex- cellait guère en ce genre, et encore n'était-ce que pour quelque galanterie. Pélisson raconte qu'un jour, passant à Nevers, où la future reine de Pologne, la princesse Marie, se trouvait alors, quelques-unes de ses demoiselles qui faisaient une quête, vinrent dans l'hôtellerie où il était ; il ne put les recevoir à cause d'un remède qu'il venait de prendre : il leur envoya deux pistoles avec cette épigramme : Empêché d'un empêchement, Dont le nom n'est pas fort honnête, Je n'ai pu d'un seul compliment Honorer au moins votre quête.