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128         FRANÇOIS DE ROYËItS DE LA VALFENIÈRE.

chiffrables, particulièrement celles du premier quartier et le
petit écu sur le tout.
    D'après cette simple description on voit déjà quelle pourrait
être l'importance d'une série de sceaux des abbesses de Saint-
Pierre remontant seulement jusqu'au xve siècle. Sur les cinq
armoiries qui nous restent, trois fournissent des rectifica-
tions héraldiques; celui d'Antoinette d'Armagnac, notamment,
peut servir à retrouver l'origine inconnue de cette abbesse, et
témoigne, tout au moins, qu'elle n'appartenait pas à la branche
des comtes de Pardiac comme le faisait croire le blason qu'on
lui attribuait. Le sceau d'Agnès deCharving est remarquable sous
le rapport de l'exécution et au point de vue du costume reli-
gieux; mais le plus intéressant de ces petits monuments est,
assurément, le grand sceau abbatial.
    Quoique appendu à un acte de 1307, il suffit de le comparer à
 celui d'Agnès pour reconnaître qu'il est bien plus ancien et qu'il a
 dû être gravé vers la fin du xn e siècle, à la même époque que la
 construction de l'église dont le portail seul a survécu. Il est d'un
 dessin moins régulier, mais aussi moins raide que labulle de l'ar-
 chevêque Renaud, dont une reproduction fidèle a été donnée dans
 Y Histoire des Ducs de Bourbon et des comtes de Forez, de Lamure
 (t. I er , p. 174 ). Malgré cette dissemblance, ces deux sceaux
 appartiennent incontestablement à lamême école ; on y retrouve
tous les caractères du style qui a prédominé à Lyon de la fin du
 xie siècle jusqu'au xm e , style d'une renaissance artistique qui se
 distingue par l'inexpérience des procédés et de l'exécution,
 corrigée par une étude intelligente et passionnée de l'art anti-
 que.
   Je ne saurais dire jusqu'à quelle époque ce sceau a servi, mais
il a dû être peu à peu abandonné, à mesure que l'autorité des
abbesses absorbait celle de la communauté ; tout au moins voit-
on, d'après l'empreinte décrite plus haut, qu'à la fin du xvie
siècle le monastère n'avait plus même de sceau conventuel et que
pour sceller, en l'absence de I'abbesse, une simple quittance de
lods, il fallait recourir à un instrument destiné aux usages les
plus vulgaires. Enfin, au siècle suivant ces actes, d'une impor-