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            FRANÇOIS DE ROYERS DE LA VALFENIÉRE.               129

tance si minime, ne furent plus expédiés que sous le sceau propre
de l'abbesse.
   C'est, en effet, une chose digne d'attention que les empiéte-
ments des chefs des corporations ecclésiastiques sur le pouvoir
de ces corps. Au mépris de la discipline et des constitutions
primitives, ils se substituèrent aux monastères eux-mêmes ; il n'y
eut plus de couvents, mais seulement des abbés, souverains
absolus de leurs frères et propriétaires usufruitiers des abbayes.
C'est à cette violation des règlements ecclésiastiques qu'il faut
spécialement attribuer la désorganisation morale et la ruine
matérielle des ordres religieux qui, malgré le sanglant avertisse-
ment donné par la Réforme, vinrent fatalement se jeter eux-
mêmes dans l'abîme que la Révolution n'eut pas la peine de
creuser. Une preuve que ce renversement de la hiérarchie fut
une des causes essentielles du bouleversement dans lequel les
corporations religieuses et avec elles le catholicisme lui-même
furent momentanément abîmés, c'est qu'à Lyon, par exemple,
le Chapitre qui avait su respecter ses constitutions et sauvegarder
son autorité en présence de celle de ses dignitaires, le Chapitre
de Saint-Jean, bien qu'il comptât des laïcs dans son sein, ne
perdit rien de sa régularité et, quoiqu'il fût un corps aristocrati-
que, conserva jusqu'à la fin un grand prestige et une influence
sérieuse sur la population lyonnaise.
   ïe ne pousserai pas plus loin ces considérations d'un ordre plus
grave que ne le comporte cette simple note ; elles n'y sont pas,
cependant, entièrement déplacées, car elles montrent que les plus
 modestes monuments que recueille l'archéologie peuvent souvent
 fournir des documents précieux à l'histoire considérée au point
 de vue le plus élevé.
                                            A.   STEYERT.


   Nous ne pouvons terminer cette étude sur l'abbajo
de Saint-Pierre sans constater l'étonnement de tous
les hommes qui s'intéressent à l'histoire lyonnaise
et aux beaux arts, de voir le nom de la Valfenière, es-
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