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512 COMPTES DOMANIAUX.
quinze gardes des ports, « armez et embaslonnez », ils re-
cevaient 20 den. chacun. Lescouleuvriniers avec leurs pièces
chargeaient une troisième embarcation, et faisaient retentir
les paisibles échos des deux rives de leurs joyeuses salves
d'artillerie, sans ménager la poudre du roi, ni les oreilles de
Messieurs du siège royal. Les cérémonies religieuses et civiles
étant achevées char.un procédait à « la reiïeclion de dessous
« le nez. » Ilien n'altère et n'affame comme un long céré-
monial. On dressait les tables sous la feuillée, « on, faisait
« un transon de bonne chère. » Ces repas, dont le menu
aurait fait frémir Brillai-Savarin, et mis eu liesse Pamirge
et Frère Jean des Entommeures, se composaient chaque
année des mêmes aliments. Voici, avec les prix, le détail de
ce qui fut présenté a Messieurs les gens du roi, le jour de
l'Ascension de l'an 1525 (B): « Deux jambons de pourceau,
« dix langues de bœuf, 60 s.; neuf poulletz, 18 s.; troys Je-
o vraulx, 20 s.; troys gigots de mouton et troys espaules,
« 20 s.; deux chevreaulx, 25 s.; quatre foyes de veau, 12 s.;
« au pâtissier pour la façon de neuf pastez(faits des victuailles
« susdites) et trois tartres, 44 s.; scrizes, orenges et autres
« fruits, 10 s.; 13 douzaines de pain, 26 s.; troys barreaulx
« vin clairet et huit symaises vin blanc, 6 liv,; douze livres
« de lard pour larder et acoustrer la viande, 18 s.; çn verres,
« trancheurs, assiettes et deux dictes (vases) de terre pour
« porter d'eaue, 20 s.; pour l'acoustrement de ladite viende,
« boys, nappes, syrveltes, veysselle, espisses, la peine de
.« epulx qui ont servy mesdits seigneurs, 4 liv. 10 s.; mon-
« tent icelles parties à la somme de 25 liv. 13 s. » (1).
L'appétit robuste de Messieurs du siège royal ne suffisait point
(1) Le dîner de l'annc'c suivante coûta 18 liv. 16 s. 10 d. (323 f. 40 c.) ;
il est à remarquer qu'un poulet coûtait 2 s. (1 f. 60 c.) ; c'est à peu près
le prix actuel ; un lerreau 6 Ã 7 s., ou environ 5 fr.