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26           ÉTUDE SDR LES GUERRES DE RELIGION.

des communes, de toutes les puissances éparses, de toutes
les franchises locales dont la vieille France était hérissée,
il pouvait sortir une liberté régulière et générale. Si
l'indépendance féodale et l'indépendance municipale, don-
nant naissance a des institutions représentatives, avaient su
contenir en la respectant l'autorité souveraine, la France
n'aurait cessé d'être un état morcelé que pour devenir une
monarchie tempérée A voir les états généraux, les assem-
blées des notables, les états des provinces, se réunir autour
du prince ou a son appel, a entendre leur langage à la fois
naïf et hardi, respectueux et fier, il était permis de l'espérer.
    La guerre que François Ier engage et qu'Henri II poursuit
contre la maison d'Autriche ajourne cet espoir. Dans cette
longue et terrible lutte où il s'agissait non plus de l'existence
de la France, mais de sa dignité et de son rang en Europe ,
le chef armé de la nation rassemble dans sa main toutes les
forces et toutes les ressources de cette nation, seule de-
bout contre un empire sans bornes. Par ses vastes et conti-
nuelles expéditions, il occupe sa noblesse et la retient a ses
côtés dans une généreuse mais étroite dépendance. Au
moyen de son concordat avec Léon X, il dispose du patri-
moine de l'Eglise et s'assujétit le clergé. Enfin pour les né-
cessités de ses grandes guerres, autant que pour les besoins
d'une administration plus brillante, plus active et plus con-
centrée, il établit sans le consentement des états des impôts
nouveaux sur le peuple, changeant en habitude de gouver-
nement quelques actes arbitraires de ses prédécesseurs, mé-
connaissant par la les vraies traditions et altérant le carac-
tère de la monarchie très-chrétienne. Dans les nations, en
effet, nées sous lalumière de l'Evangile et de l'Eglise, l'octroi
de l'impôt par qui le paie avait été regardé comme la consé-
quence et le couronnement du droit inviolable de la pro-
priété privée ; il devait devenir le principe et la base de la li-