Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                 LES JETONS DU CONSULAT LYONNAIS.                        151

liiiction, chaque immunité fut le prix d'une garantie en-
levée à l'indépendance de la cité (1).
    De son côté, le consulat cherchait aussi à cacher sous la
pompe des solennités et des costumes, l'affaiblissement pro-
gressif de son pouvoir réel. A l'origine, quand le peuple s'as-
semblait pour élire ses douze magistrats municipaux, rien de
plus simple, mais aussi rien de plus solennel dans sa majes
tueuse simplicité que cette cérémonie d'élection. Réunis au
son de la cloche dans l'église de Saint-Nizier ou dans la cha-
pelle Saint-Jacques (2), le peuple eljes maîtres des métiers
faisaient dresser et publier l'acte public par lequel ils nom-
maient leurs consuls et leur déléguaient plein pouvoir d'admi-
nistrer lés intérêts communs de la cité (3). Un certain ap-
parat s'introduisit insensiblement dans ces assemblées ; en

   (1) L'une des modifications les plus fâcheuses dans l'organisation muni-
cipale fut opérée par Henri IV, qui remplaça les douze consuls par un corps
semblable à celui de la ville de Paris, composé de quatre échevins sous la
présidence d'un prévôt des marchands. Ce dernier et suprême officier était
à la nomination du roi, et par là, le pouvoir central acquit une prépondé-
rance marquée dans l'administration de la cité. C'est donc sans doute par
méprise que l'on lit dans le dernier ouvrage de M. Monfnlcon: Lugduncnsis
historiœ monumenta (t. I, p. 482) que l'ancien corps consulaire était compose
de douze conseillers présidés par le prévôt des marchands, et qu'ainsi or-
ganisé, il correspond parfaitement au conseil municipal des temps mo-
dernes.
   (2) La curieuse chapelle de Saint-Jaques ou Saint-Jacquême trouvera
bientôt un historien dans l'un de nos plus consciencieux érudits
   (3) In nomine Domini, amen... Ly pueblos de la universita de Lyon as-
semblas en léglesi de San Niscs al son de la grcssa campanna en la maneii
acostuma pour espubiicr, noinar et establir los eonseilliours et porveours
sus los fas de la ditta universita del consel, volunta et consenlimen dous
mestros dous mestiers de la ditta cita... tant et oidonnon conselliours de
 la ditta cita, deys lo jorn de chalendes que serar.cz meeelv jusques aujorn
de chalendes qui serantz mccclvj czo est a^aveir, etc. (Syndicat de 1356 ,
archives municipales).