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LA CHANSON DE ROLAND. 361 périlleux honneur. Charles refuse. « Francs chevaliers, dit l'empereur Charles, choisissez-moi un baron qui porte mon message au roi Marsile. » « Ce sera Guénelon, mon beau- père, dit Roland. » Grande colère de Guénelon qui part en menaçant Roland de sa vengeance. A la cour de Marsile , Guénelon après plusieurs incidents trame avec les païens la perte de Roland. Il s'engage de faire donner au neveu de Charles le commandement de l'arrière- garde et d'endormir !a prudence de Tempereur. » Si « l'on peut faire que Roland périsse là , dit Guénelon, Charles « perdrait alors le bras droit de son corps Il irait se repo- « ser dans une (erre meilleure. » « Or, dit Marsile, qu'a- « vons-nous besoin d'en dire davantage? Vous me jurez que « la perte de Roland est certaine. — Ainsi soit comme il « vous plaît, répond Guénelon ; puis il jura sur les reliques « de son épée Murgléis et se forfit. »—De son côté le Sarra- zin espagnol jura la perte de Roland sur le livre renfermant la loi de Mahomet et de Tervagan. Guénelon rapporte à .Charles toutes les assurances de la paix et réussit à faire donner à Roland le commandement de l'arrière-garde. L'empereur passe les Pyrénées, laissant dans les défilés de Roncevaux son neveu à la tête de vingt mille hommes de ses meilleurs soldats. Cependant Olivier, monté sur un pin, aperçoit les païens qui s'avancent pour écraser les Français. Il appelle Roland et l'engage à sonner de son oliphant afin d'avertir Charles du dan ger où se trouve l'arrière-garde. « Pour Dieu, répond Roland, « il ne me convient pas qu'il soit dit par homme vivant, que « pour des païens, j'aie fait sonner mon cor... Quand je « serai à la grande bataille, je frapperai dix-sept cents coups, « etl'acierdeDurandal, vous le verrez, sera loutesanglante. » Olivier insiste , Roland refuse. « Roland est brave, Olivier est prudent, mais tous deux sont de merveilleux vassaux.