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POÉSIE. D'un homme heureux, quand sa pauvre cervelle De sens commun [n'avait pas étincelle, Et malheureux sitôt qu'il en guérit. Au temps jadis, dans (avilie d'Athène, En tous les arts, maîtresse et souveraine, Poète gueux que, toi, tu ne vis pas, Où, comme toi, plus gueux et moins poète, Amèrement ton élève regrette De ne devoir jamais porter ses pas, Au temps jadis, Athène la coquette Pour citoyen avait un pauvre fou. Il ne voulait diriger de son trou De son pays les affaires publiques, Il ne voulait, par des moyens iniques, De son avoir augmenter le total. Sous une tonne abrité dans la rue Ni se donner les airs d'un animal, Juger Socrate à boire la ciguë... Un fou complet enfin, quant au moral, Et ne faisant à nul ni bien ni mal, Car sa folie était d'être idolâtre Plus que de droit des fables du théâtre : Dans ce goût là , mais, privé de raison, Il arrangeait la chose à sa façon. Lorsque le peuple en ses jours ordinaires Dans l'Agora vaquait à ses affaires, Que le théâtre était vide de gens, Il s'y rendait, se plaçait à l'orchestre Sur les fauteuils formés de marbres blancs, A gauche, à droite ayant le groupe équestre Des vieux héros consacrés parle temps, Et devant lui la noble et jeune image Du Dieu Bacchus couronné de feuillage,