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 et son conseiller intime; position fort capable de contenter
 une ambition plus qu'ordinaire. On s'imagine quelquefois
 faire preuve de sagacité en cherchant le motif de certaines
 démarches dans les convoitises du cœur humain et l'on ne
 réussit qu'à fausser l'histoire.
    Si l'on en croit l'abbé Menus (1), iEnéas Sylvius serait
 l'auteur d'une troisième histoire du Concile de Bâle, sous le
 titre de Summarium Concilii Basiliensis, J'ai (enu pendant
 plusieurs jours entre les mains, à Florence, Je manuscrit que
 possède de ce livre la Bibliothèque Laurentienne, et je me
 suis convaincu qu'if ne renferme pas autre chose que le texte
 de l'histoire du Concile de Bâle d'Agostino Patrizi que Labbe
 a publie', pour la première fois, au tome XIII de sa grande
collection des Conciles, d'après le manuscrit conservé à la
bibliothèque Richelieu, sous ce titre : Summa conciliorum
Basileensis, Florenlini, Lausannensis et Pisani. A la fin du
 manuscrit florentin, comme du manuscrit parisien, Agoslino
 Patrizi est positivement déclaré l'éditeur de celte histoire,
 et lui-même, dans un épilogue, prend la peine de dire : que,
 pour rédiger cet abrégé, il s'est servi de deux gros volumes,
 dont l'un était de Jean de Ségovie, l'autre du cardinal Capra-
 nica. Pas un mot d'iEnéas Sylvius. Qui donc a pu suggérer à
 l'abbé Méhus une affirmation aussi précise que celle qui suit?
 « J'ai vu à la bibliothèque Mediceo Laurentienne un sum-
marium du Condile de Bâle, composé par Pie II, alors qu'il
 était encore iEnéas Sylvius. » On ne saurait le dire; lui-
même n'en fournit aucune preuve. Or, quelque imposante
que soit l'autorité de l'abbé Méhus, en matière d'érudition,
j'ai peine à croire que le Concile de Bâle ait trois historiens
différents dans un môme écrivain.
  ' Eu suivant l'ordre des temps, je rencontre une histoire


  (1) Prœfatio in epist. Àmbrosii Traversari, p. cxxi.