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478 PIE n. abrégée des Goths, qui n'est qu'un Compendkim de Jor- nandès, déjà si court et si pauvre, puis un Epitorne de l'his- toire de la décadence de l'Empire romain de Biondo Flavio, ouvrage estimable dans le fond, niais d'une forme âpre et dure et'qui avait déjà vieilli du vivant de l'auteur. Je ne vois pas le but que s'est proposé iEnéas Sylvius en prêtant sa plume à ces deux rédactions si ingrates, où il ne pouvait apporter aucune lumière, ni déployer aucun des talents qui lui sont propres. Peut-être a-t-il voulu vulgariser Jornandès et rajeunir Flavio Biondo. Il y a mieux à dire de l'histoire de Bohême qu'il écrivit, étant cardinal, aux bains de Viterbe, pour utiliser le repos qu'il donnait à sa santé. Si l'on met à part la première par- tie, consacrée à rattacher au passé les faits contemporains, et qui est trop sèche pour offrir de l'intérêt, on retrouve, dans le reste de l'ouvrage, la main qui rédigea les commen- taires sur le Concile de Bâle, c'est-à -dire une narration vive, intelligente, qui généralise les accessoires et donne aux points importants une juste mesure. L'abjecte médiocrité de Wenceslas, le fanatisme héroïque de Zisca y sont bien tou- chés. Toute la guerre des hussites est d'un ton historique autrement relevé que le récit de Dubravius sur la même ma- tière. L'histoire de l'Empereur Frédéric III qui se présente à nous ne devait pas offrir à l'écrivain un sujet bien inspira- teur. On sait ce qu'était Frédéric, honnête homme, mais prince au dessous du médiocre. Encore si iEnéas Sylvius eût été libre de son choix, mais le souverain lui avait imposé le rôle d'historiographe des commencements de son règne, et ce souverain était son maître et son bienfaiteur. Il y a du décousu dans ce travail, et il n'a pas été fondu d'une seule pièce. Il débute par une description très-curieuse et très- piquante de la ville de Vienne au XVe siècle ; mais on re-