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 abrégée des Goths, qui n'est qu'un Compendkim de Jor-
 nandès, déjà si court et si pauvre, puis un Epitorne de l'his-
 toire de la décadence de l'Empire romain de Biondo Flavio,
 ouvrage estimable dans le fond, niais d'une forme âpre et
 dure et'qui avait déjà vieilli du vivant de l'auteur. Je ne vois
 pas le but que s'est proposé iEnéas Sylvius en prêtant sa
 plume à ces deux rédactions si ingrates, où il ne pouvait
 apporter aucune lumière, ni déployer aucun des talents qui
 lui sont propres. Peut-être a-t-il voulu vulgariser Jornandès
et rajeunir Flavio Biondo.
    Il y a mieux à dire de l'histoire de Bohême qu'il écrivit,
étant cardinal, aux bains de Viterbe, pour utiliser le repos
 qu'il donnait à sa santé. Si l'on met à part la première par-
 tie, consacrée à rattacher au passé les faits contemporains,
et qui est trop sèche pour offrir de l'intérêt, on retrouve,
dans le reste de l'ouvrage, la main qui rédigea les commen-
taires sur le Concile de Bâle, c'est-à-dire une narration vive,
intelligente, qui généralise les accessoires et donne aux
points importants une juste mesure. L'abjecte médiocrité de
Wenceslas, le fanatisme héroïque de Zisca y sont bien tou-
chés. Toute la guerre des hussites est d'un ton historique
autrement relevé que le récit de Dubravius sur la même ma-
tière.
    L'histoire de l'Empereur Frédéric III qui se présente à
nous ne devait pas offrir à l'écrivain un sujet bien inspira-
teur. On sait ce qu'était Frédéric, honnête homme, mais
prince au dessous du médiocre. Encore si iEnéas Sylvius eût
été libre de son choix, mais le souverain lui avait imposé le
rôle d'historiographe des commencements de son règne, et
ce souverain était son maître et son bienfaiteur. Il y a du
décousu dans ce travail, et il n'a pas été fondu d'une seule
pièce. Il débute par une description très-curieuse et très-
piquante de la ville de Vienne au XVe siècle ; mais on re-