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tes, Eugène IV avait cessé de vivre, MnèsSylvius prend occa-
sion, en racontant la mort de ce pontife, d'en parler en
homme dont toutes les préventions sont tombées. Il suffit de
lire ce beau récit pour voir à quel point, six ou sept ans
après les commentaires , leur auteur, était loin des idées de
Bâle.
   Il ne tarda pas à s'en éloigner davantage dans un nouveau
livre de commentaires sur les gestes de ce célèbre Concile
avant et après sa dissoluion. Ce livre, resté ignoré jusqu'au
commencement de ce siècle, fut édité en 1803 par Michel
Catalano, chanoine de Fermo.iEnéas Sylvius était déjà évêque
de Trieste quand il l'écrivit, et il en a fait la contrepartie de
ses premiers commentaires. Ce récit, comme l'indique son
litre, embrasse la durée entière du Concile de Bâle, mais
d'une manière condensée, sommaire et sous la forme de no-
tice. L'historien écarte les faits secondaires et s'attache aux
parties saillantes qu'il lie ensemble par des phrases générales.
Ici, toutes les illusions sont dissipées, iEnéas Sylvius déteste
et réprouve ce qui s'est fait à Bâle.
   Ceux qui , comme Ginguéné (1), disent que l'auteur des
commentaires changea légèrement de parti et cela pour faire
fortune, n'ont pas lu les écrits dont je viens déparier; ils
n'ont pas non plus pris la peine de voir, dans la bulle des ré-
tractations de Pie H, que sa conversion aux idées orthodoxes
sur l'autorité du souverain pontife, bien loin d'avoir été lé-
gère, fut au contraire longue et difficile; que deux cardinaux
illustres, Césarini et Carvajal y travaillèrent successivement,
et ne l'obtinrent qu'après bien des lances brisées; ils n'ont
pas fait réflexion encore qu'iEnéas Sylvius alors ne visait
nullement aux dignités ecclésiastiques; qu'il avait sa fortune
faite à la cour de Frédéric III, étant le secrétaire de ce prince

  (1) Hist. littéraire de l'Italie, t. 3, xxi.