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                     LA CHASSON DE ROLAND.                    363

 « Vous entendez-bien que Roland se plaint. » L'empereur
 fait sonner tous les clairons de son armée et marche au se-
 cours de l'arrière-garde. »
    Cependant la lutte continue a Roncevaux; Olivier succom-
 be. Tous les Français sont morts, il ne reste debout que
 Roland et l'archevêque Turpin qui se bat avec quatre épieux
dans le corps ; on entend sonner les trompettes de France.
 « L'empereur revient, s'écrient les païens. Si Roland vit,
 « notre guerre se renouvelle et l'Espagne est perdue pour
 « nous. Alors quatre cents de plus braves d'entre eux vien-
 « nent assaillir Roland ; or le comte eut fort à faire en ce
 « moment. »
     « Quand il les voit venir, il se fait si fort et si fier qu'il
 ne doit pas leur céder la place tant qu'il sera vivant. Monté
sur son cheval Vaillantif, il le pique de ses éperons d'or fin,
disposé à se précipiter sur la foule des ennemis. Quant aux
païens: «Que nous sommes malheureusement nés ! Nous avons
 « perdunospairset nosseigneurs. Le roi Charles revient avec
« sa grande armée.. Le comte Roland est si brave qu'aucun
« homme mortel n'a pule vaincre jusqu'ici; lançons-nous sur
 « lui et nous le laisserons-là. » Et aussitôt les païens font vo-
« 1er épieux, lances et flèches empennées. L'écu de Roland est
troué et fracassé, son haubert rompu et démaillé, sans tou-
tefois que son corps en ait été atteint. Mais pour son cheval
Vaillantif, il a reçu vingt blessures qui le font tomber mort
sous son maître, alors les païens fuient. Quant à Roland, il
se remet sur pied. »
   Privé de son coursier Vaillantif, Roland ne peut poursuivre
les païens. Il va chercher un à un les douze pairs sur le champ
de bataille et les dépose en cercle autour de Turpin qui avant
d'expirer leur donne sa bénédiction. « Puis Roland se laisse
tomber sur l'herbe verte et lu il s'évanouit, car sa mort est
proche.»