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340 PROMENADE.
parmi eux les vêtements et la tournure que Léopold Robert
a immortalisés dans son tableau : Les Moissonneurs.
Quant aux femmes, plus de nuances éclatantes, plus de
cotillons écarlates et de tabliers aux bandes grecques alternées.
Ce joyeux attirail est remplacé par des loques sombres et
ternes donl les lignes disgracieuses affublent sans art leurs
corps enlaidis, et qui les font ressembler à des mendiantes de
Londres, bien plus qu'à des filles du Soleil. Elles ont répu-
dié le gracieux tavoielto au profil du hideux foulard de coton
dont les manufactures anglaises inondent le continent. Avec
ses indiennes à bon marché el ses cotons ouvrés, la Grande-
Bretagne a singulièremenl contribué au délaissement des
costumes nationaux par toutes les femmes de l'Europe.
Ce serait un beau chapitre à faire que celui de {'influence
des idées modernes sur le costume. Oui, les costumes s'en
vont, et sur ce point l'on ne saurait Irop s'associer aux do-
léances des artistes. Ils s'en vont pour céder la place aux
sombres el prosaïques vêlements qui découragent la statuaire
moderne.
C'est un phénomène assez bizarre que celte dégénéres-
cence, celle atrophie du goût dans Y esthétique du vêlement.
Le sentiment du beau s'épanouit pourtant et se répand cha-
que jour dans une très-large mesure au milieu des masses.
Notre siècle, sur beaucoup de points, n'a rien à envier à ses
aînés. L'archileclure, Ja peinture, la sculpture, la céramique,
la création de jardins magiques, la décoralion des apparte-
ments, l'art de travailler les étoffes, le bois, les métaux,
sont portés a un très-haut degré de perfection; la musique
surtout s'est ouvert des voies inconnues jusqu'alors; le con-
fortable, qui est une des manifestations secondaires du beau,
gagne chaque jour du lerrain dans toutes les classes sociales ;
des prodiges de régénération se sonl accomplis dans nos cilés;
enfin, pour ne pas isoler les lellres de celle nomenclature, on