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316            UNE FABRIQUE DE FAÏENCE A LYON.

arls, la merveilleuse prospérité de l'industrie de Lyon durant
cette première partie du XVI e siècle. Il ne nous reste plus
qu'à faire connaître ce précieux document.
   Deux ouvriers potiers, Julien Gambyn et Domenge Tar-
dessir, tous deux natifs «}de Faycnce, en Italie (Faenza), »
adressent une requête au roi Henri II; ils lui remontrent :
« qu'ils ont la cognoissance et expérience de faire la vais-
« selle de terre, façon de Fenise. » L'un d'eux, Julien
Gambyn, a déjà pratiqué son art à Lyon « soubs Jehan
« Francisque de Pesaro (1), tenant botique en icelle ville. »
C'est à ce titre qu'il réclame la liberté : « de dresser train et
« mestier de la dite vaisselle, comme chose libre et de tout
« temps permise aux ôtrangiers apportans en France moyen
« et pralicque de quelque art ou mestier encores peu co-
te gneu. »
  Francisque de Pesaro fait opposition à cette requête. Il
rappelle « qu'il a fait lé dict trafîcq vingt ans ou plus ; » il
prétend que l'invention dudit arl lui appartient; « qu'il a

    (1) Ce fut vers 1500 que l'on eut l'idée, à Pesaro, d'employer
l'émail stannifère à faire la glaçure de faïence et le fond blanc sur
lequel devaient être placées toutes les belles peintures qui ont
donné tant de célébrité à cette poterie, sous le nom de majolica.
Le 1 er juin 1509, le duc d'Urbin Guidolbado II accorda un brevet
de propriété à Jacques Lanfranco de Pesaro pour l'application de
l'or sur la faïence. La majolica, faïence italienne de celte époque,
fut dans l'état le plus florissant de 1540 à 15G0. C'est dans ce
court intervalle que s'exécutèrent les plus beaux vases, les plus
beaux services de table qui aient jamais été faits en cette matière.
Pesaro conserva sa supériorité; c'est dans cette ville qu'on faisait
de grands plats avec des ornements en relief moulés, et Paseri
cite maître Geronimo en 1542, maître Mathieu en 1550, comme
 les plus habiles potiers de Pesaro. (Brongniart, Traité des Arts
 céramiques, t. u, p. 57 et 58.)