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UNE FABRIQUE ÃŽ>E FAÃENCE A LYON. 317 « soufferl de grandz frais durant vingt ans qu'il a exercé, « comme il fait de présent. » La charte se charge de la réplique : loin de s'appauvrir, il s'est enrichi, et il le doit au monopole. Par lettres patentes il a obtenu la permission d'exercer « le dicl art de potier de « terre, avec défense à tout autre de s'entremettre du dict « art et commerce de potier sans son consentement, ou ce- « lui de sa femme s'il vient à décéder pendant le dict temps, « sous peine de confiscation et amende arbitraire. » A l'appui de leur demande, les deux suppliants invoquaient leur habileté, ils prétendaient avoir « meilleurecognoissance « de leur art que le dict Francisque. » Ce qui valut mieux pour eux, ils intéressèrent au succès de leur entreprise les échevins de Lyon. Ceux-ci en délibérèrent dans la Maison de Ville, et, prenant en main la cause de la liberté, ils remon- trèrent au roi que le privilège accordé à Francisque de Pesaro était contraire au bien public; que c'était lui donner « moyen « d'enchérir la dite vaisselle et de la vendre à discrétion, en « quoi il s'est enrichi. » Us insistèrent pour obtenir la rési- liation d'un monopole contraire aux libertés de leurs foires, priant le roi de remarquer que, sous le régime de la libre concurrence, « oultre la décoration et profllt que tel (raficq « apporte, la dicte vaisselle sera vendue à meilleur prix, et <•• que l'un à l'envy de l'aultre mettront peine à la décorer « et embellir. » Henri II se rendit à ces observations; de l'avis de son conseil, il permit aux deux réclamants d'exercer le métier de « potier et de dresser train, Å“uvres et autres choses n é - « cessaires selon et ainsi que bon leur semblera, ayant la « même liberté et faculté que les autres artisans de la ville.» II fit défense, à Francisque de Pesaro de les troubler dans l'exercice de leur acte, sous peine d'amende, et chargea