page suivante »
H1ST0IRK. 233 « Cette ville, rebelle à la loi, se couvre d'ignonimie pour toujours ; le nom de Rhôna-et-Loire n'est plus sup- portablepour de bons républicains : veuillez nous en don- ner un autre. Déjà nous nous intitulons Vilkfranche-sur- Saâne, tant nous abhorrons l'ancienne dénomination, et persuadés qu'elle porte avec elle un caractère infamant. » Le nom qui blessait la susceptibilité des républicains de Vil'efranche était sans doute celui de Villefranche, département de Rhône-et-Loire. Les autres districts n'étaient pas moins zélés; dans celui de Montbrison même, les populations rurales ne partageaient pas les sentiments du chef-lieu, etFeurs en particulier avait chaudement exprimé son adhésion à ia Convention, circonstance qui ne fut pas sans influence dans l'esprit de Javogues. Lyon fut forcé d'ouvrir ses portes le 9 octobre 1793. Le 12 du même mois la Convention rendit un décret por- tant création d'une commission extraordinaire de cinq membres pour punir militairement les contre-révolution- naires de cette ville; désarmement de fous ses babitants, démolilion de tout ce qui fut habité par les riches, ra- diation du nom de Lyon du tableau des villes de la République, dénomination de Ville-Affranchie à la réu- nion des maisons conservées, et enfin élévation d'une colonne sur les ruines de Lyon, avec celle inscription : Lyon fit la guerre à la liberté, Lyon n'est plus. Il n'est pas nécessaire d'ajouter que ce décret, œuvre d'un moment de colère, ne reçut pas son exécution. On se contenta de donner à Lyon le nom de Ville-Affran- chie', changé en celui de Commune-Affranchie, après le décret du 10 brumaire (31 octobre) qui supprimait les