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214 MOUVEMENT PHILOSOPHIQUE EN ALLEHAGN3. école de philosophie. Malgré le panthéisme qui perce dans un grand nombre de ses œuvres, rien n'est plus " problématique que le système définitif du grand poète de Weimar. Son dernier mot en philosophie était-il le scepticisme ? On n'oserait l'affirmer. Quoi qu'il en soit, adepte d'une école, il lui eût imprimé le sceau de son génie; son autorité eût entraîné l'Allemagne, en même temps que son suprême bon sens l'eût préservée de ces erreurs monstrueuses dans lesquelles la pensée allemande n'a pas craint de s'égarer. Il eût été à coup sûr moins péril- leux d'errer à la suite de Goethe, qu'à la suite de Hegel. Il ne faut point cependant faire le procès à l'Allemagne du XIXe siècle. Dans cette multitude innombrable d'oeu- vres qu'elle a mises au jour, s'il est des livres dangereux, il en est qui méritent l'estime et l'admiration ; et !a littérature allemande contemporaine, au lendemain de son grand siècle, me semble présenter trois caractères qui suffisent à lui concilier le respect et l'attention de tout esprit sérieux. En premier lieu, l'heureux don de la fécondité. Sans doute Goethe et Schiller n'ont pas trouvé de successeurs; mais nulle part ailleurs peut-être on ne trouverait dans l'histoire littéraire une si digne et si nombreuse pléiade d'excellents auteurs de second ordre, qui savent se faire lire, même après les plus grands, s'ils n'ont pu les égaler., En second lieu la puissance du travail. Il n'est pas de question que l'Allemagne n'explore. Sesérudits, ses penseurs sont partout où il y a une vérité à découvrir, un fait mystérieux à étudier. Encore quelques années, et