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84 HISTOIRE D'UNE MÉDAILLE. d'une localité fort peu connue, où, jusqu'à présent, aucune fouille n'a été pratiquée, dont aucune découverte intéres- sante ne signale l'existence, esl-il sorti une pièce aussi pré- cieuse par la rareté que par la beauté du travail? C'est ce que nous lâcherons d'expliquer après avoir terminé le récit de ses aventures. M. S..., curé de Cogny, dépositaire de la médaille, dési- rait connaître sa valeur et lui trouver un acquéreur ; la femme qui l'avait trouvée étant pauvre, et celte bonne for- tune pouvant la relever, il ne fallait pas s'exposer à la céder à vil prix faute de connaissances spéciales. Ni lui, ni moi n'étions à môme de l'apprécier ; je m'adressai donc à la per- sonne la plus compétente en cette matière, à M. Martin- Daussigny , dont l'érudition et la complaisance m'étaient connues. La réponse fut désespérante, et d'autant plus impitoyable qu'elle s'appuyait sur la science, et que l'on ne pouvait, de prime-abord, supposer une exception aux règles de la numismatique. Je me permets de citer qnelques phrases de celle réponse si claire, si précise, afin qu'elle serve de guide dans une occurence semblable. « La médaille dont vous me parlez n'existe pas à ma connaissance ; je n'ai pas vu de médaille d'or de Commode au revers de la tête de Crispine. Celles qui ont été frappées ainsi avec la légende Crispina Jugust seraient d'un faux coin, d'après Mionnet, tome I er , page 249. Quant à Cohen, il ne la cite pas dans sa description, sans doute parce qu'il ne parle pas des médailles fausses. « Les habiles faussaires, moulent un côlé de médaille an- tique, puis un revers d'autre médaille, ce qui forme une pièce inconnue. C'est ce que faisait Becker. Ses travaux, si on peut donner ce nom à ce genre de faux, ont donné bien de la tablature aux savants.