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ORIGINES DE LUGDUNUM. 39
Bonnes déesses, elles protègent,sauvent,dispensent, prévoient.
De là leurs surnoms de matronœ, protectrices, de matrœ ou
matres (1), productrices, fécondes; de vediantœ (2), sagaees,
prévoyantes; d'augustœ, saintes, etc.; delà ces consécrations si
multipliées où leur bénigne influence est réclamée dans tous les
rangs de la société, dans toutes les circonstances de la vie: pour
la conservation d'humbles marchandises (3), comme pour le
salut d'un puissant empereur (4).
Déesses attachées à certaines localités, elles veillent sur une
province, une ville, une bourgade; parfois même- sur une seule
famille (fi). Ainsi, elles peuvent appartenir à l'ordre des lares, des
esprits familiers, des esprits servants.Quoi qu'il en soit, le chien,
symbole des dieux domestiques, paraît leur avoir été consacré :
un de ces animaux figure tantôt aux pieds, tantôt à côté de
Néhalennia, dans les bas-reliefs de quelques autels (fi).
(1) Matrœ-matres, déclinaisons différentes d'un même mot, comme
dervonnœ-dervonnes, Âufanœ-Aufanes. Les datifs matrabus-malribus-ma-
t ris, comme fatis-fatabus , Dervonnis-Dervonibus , Aufanis-Aufanibus ,
nymphis-nymphabus, etc.
(2) Cf. méso-goth. wu.it, witan; sansc. vid, vaidas; cymr. gwidd, en
comp. midd, savoir, posséder l'omnisciencp, discernement, connaissance.
(3) V. dans Pougens, Doutes et conject. sur la mythol. des peupl. septent.,
pp. t$9 et suivantes :
DEAE NEIIALENMAE
OE J1ERCES RECTl CONSERV.
VATAS M. SECVND. SILVANVS
NEGOTAOR CRETARIVS
BRITANNICIANVS.
V. S. L M.
(4) L'empereur Scptime Sévère. (V. ci-dessus, p. 1™, l'analyse de l'in-
scription que nous discutons.
(5) Gruter, MXVI, 6 :
SECVSDVS. RV
FIANVS
PRO NATIS. SYIS. MATR0N1S.
(6) Pougens, Joe. cit. — Sur les Alfes, v. encore M. E. du Méril, Hist,
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