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40 ORIGINES DE LUGDUNUM.
Le seul changement qui se remarque entre Alfane, Alfenne et
Âufana est celui de al en au. Cet exemple d'une métamorphose,
si fréquente lors de la formation de notre langue, n'est pas le seul
que présente la période romaine. Tacite écrit Aurinia pour
alruner, faisant un nom propre d'une qualité qui s'appliquait Ã
l'ordre entier des sibylles septentrionales (1). Ensuivant à tra-
vers les variations du langage alf et ses dérivés, alfar, alfane,
alfenne, etc., on trouve :
AUBE, S. m., alfe.
AUBÉRON, OBÉRON, n. p., le roi des Alfes, chanté par les ro-
maneiers, immortalisé par WiéJand ; et môme :
OBÉRONS, S. m. plur., les Alfes, les jeunes Alfes.
AUNES, S. m. plur., du Roi des Aunes, l'Aubéron de Wiéland,
XEllen-Konig qu'une ballade de Goethe a popularisé parmi nous.
Aunes altération d'Aulnes, comme en allemand Ellen d'Elfen (2).
AUFFIN, aulphin, s. m., le cavalier, l'un des servants* au jeu
d'échecs.
Je n'avoyc pion, ne chevalier
Auffin, ne rocq qui peussent ma querelle
Si bien aidier
CH. D'ORLÉANS, Ballad.
AUFAGE, s. m., personnage attaché à la maison, intendant,
accolyte.
Avec lui avait un aufage
Ki lui faisoit.tout son message.
LAI D'IGNABRÈS.
Il n'est besoin, j'en suis persuadé, de plus d'exemples. Si jamais
étymologie eut pour elle la raison et la vérité, c'est bien, assuré-
ment, celle que nous venons de proposer.
de la poésie scandinav?, p. 108 et 109 en not. — Edda de Snorro, analysé
par M. Léouzon-Leduc, Glaive runique, p . 257 en not.
(1) M. A. Maury, oui»', cit., p. 2 1 .
(2) Sur Aubéron, Obérons, Aunes, Aubes, (v. M. A. Maury, ouvr. cit.,
p. 71 et p. 59 en not. — M. J.-J. Ampère, Hist. liltèr. de la France av.
le XIP siècle, pp. 134, 138 et suivantes.
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