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HISTOIRE DES BOURGUIGNONS. 59 les miracles qui s'opérèrent sur son tombeau, firent placer l'église sous son vocable. Dans les premiers siècles du chris- tianisme, c'était la demeure de l'évoque et la cathédrale. Autour de l'église des Apôtres, on établit, au moyen-âge, une récluserie. C'était une sorte de prison murée, avec trois ou- vertures grillées pour fenêtres. Là , s'enfermaient vivants ceux qui voulaient passer le reste de leurs jours dans la pénitence. Une des fenêtres était toujours tournée vers l'église, pour y entendre la messe, les deux autres servaient aux reclus, pour recevoir la lumière et la nourriture que la charité desfidèlesleur procurait. On trouvait de ces rêcluseries à Ainay, à Saint- Sébastien, à Saint-Clair et à Saint-Pierre-le-Vieux, Au-delà de l'église étaient de3 rues nouvelles, avec une place où les marchands de vins débitaient leur marchandise. La ville se prolongeait jusqu'à l'emplacement moderne des Cordeliers. De tout temps il existait un pont sur le Rhône, à une portée d'arc plus loin ; c'est ce pont que passa l'empereur Gratien lorsqu'il alla au devant de ceux qui l'assassinèrent. L'emplacement de Bellecour, les abbayes d'Ainay et de Saint-Michel étaient en dehors de la ville. L'abbaye d'Ainay fut d'abord une chapelle dédiée à sainte Blandine; Attila la réduisit en cendre ; saint Sabin la rebâtit et la plaça sous l'invocation de saint Martin de Tours. C'est près de cette maison religieuse que Carélène, mère de Gondebaud, avait construit son monastère de Saint-Michel, sur le bord de la Saône; elle y finit ses jours. Sur le terrain de Bellecour, on voyait, sous les rois de Bourgogne, les restes de l'Uslrinum, grand cirquequi servait a brûler les morts sur des bûchers, pour recueillir leurs cendres. La loi ordonnait qu'il fût placé hors des villes. C'est dans ce lieu que furent brûlés les corps des martyrs dont les restes furent jetées dans le Rhône. Ce fut en mémoire de ces défen-