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SUH LES ÉGLISES DE LYON. 113 arts, les premières années du siècle suivant ne furent guère plus heureuses. C'est que les grands établissements monas- tiques, qui devaient régénérer la nation et jeter les fonde- ments de notre société moderne, ne faisaient que se cons- tituer. C'est que le grand foyer de lumière du XI siècle, l'abbaye de Cluny, concentrait encore ses rayons pour les projeter plus brillants et plus purs jusqu'aux extrémités de l'Europe. L'histoire a été bien ingrate envers ces religieux, qui allèrent partout, avec une énèrgje et une patience incom- parables, adoucir les mœurs par les saints enseignements de la religion» défricher une immense partie du sol vierge de la "Gaule, remettre en culture les terres depuis longtemps abandonnées, relever les monuments ruinés par une incurie de deux siècles, faire revivre enfin le goût des lettres, des sciences et des arts. Charlemagae n'avait été qu'un brillant météore dans les ténèbres de ces sombres jours; son-influence avait disparu avec lui. Ce que les moines fondèrent aux temps héroïques de saint Hugues et de Pierre-le-Vénérable fut véritablement la base de notre civilisation et de notre grandeur. Ce que je dis de l'organisation sociale, des lettres et des sciences, a plus forte raison dois-je le dire des arts et, en particulier, de l'architecture. De tous côtés, au Xi* siècle, le sol se couvrit d'églises élevées sur des modèles envoyés des grands centres monastiques. Parmi ces églises quelles sont celles qui se font encore remarquer par un plan sage- ment conçu, par une ornementation riche et d'un effet puissant? ce sont les églises qui relevaient directement de l'abbaye de Cluny ou de ses membres principaux. Le diocèse de Lyon fut toujours un pays riche et plein de ferveur religieuse : ses églises , devenues insuffisantes, durent être souvent reconstruites, aussi n'est-il pas facile 8