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NOTICE SUR AYMERIC DE RIPES. 143 l'honneur du pape à couvert, eut soin que celte satisfaction fût donnée d'une façon ou d'autre (i). » Le jour fixé pour l'ouverture du concile était arrivé. Ja- mais Lyon n'avait vu dans ses murs une réunion aussi nom- breuse et aussi majestueuse de princes et de prélats accourus des trois parties du monde. Le 26 juin, le patriarche de Constantinople et cent quarante évoques étaient arrivés (2). Le pape tint une séance préparatoire en leur présence, dans le vaste réfectoire des religieux de Saint-Just. Le surlende- main , mercredi, veille de la fête de saint Pierre, la pre- mière session solennelle se tint dans l'église de Saint-Jean , où le pape et tous les prélats s'étaient rendus en habits pon- tificaux. Après avoir célébré la messe au grand autel qu'il avait consacré quelques jours auparavant (3) , Innocent monta sur un trône élevé. L'empereur de Constantinople, Baudoin H , s'assit à sa droite, et quelques autres princes séculiers, à sa gauche. Les prélats étaient assis en bas ; dans la nef droite, et aux places les plus hautes , étaient les cardi- naux évoques; de l'autre côté, les cardinaux prêtres, et après eux, les archevêques et les évoques; dans les sièges qui rem- (1) Traduction déjà citée, t. vi, p . 46. (2) Il n'est point vrai qu'il y avait alors, dans l'église primatiale de Lyon, 74 chanoines dont l'un était fils de l'empereur, 9 fils de rois, 14 fils de ducs, 50 fils de comtes, 20 fils de bavons, tous licenciés aux loix et en décrets. Cette fausseté a été relevée par Le Laboureur, qui, dans ses Mazures, (,. i, p. 163, se moque, avec raison de ces 74 fils d'empereur, de rois, de ducs et de barons que Claude de Hubys « a engendrez en une « seule nuit, et d'une seule ventrée, par une fécondité semblable à celle de « Marguerite de Hollande, mais beaucoup moins douloureuse et plus cri- c minellc e » — Chacun sait que cette Marguerite accoucha le dimanche des Rameaux, l'an 1276, de 364 enfants tant garçons que filles, tous petits comme des poussins, qui eurent vie, et furent tous baptisés par l'évêque d'Utrecht. Voyez Moréri, VII, 273. (3) Quinearnon, sur Saint-Jean, p. 31.