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              ÉLOGE DU DOCTEUR AMEDÉE BONNET.              183

  négliger les occasions de vous entretenir de ses travaux
  spéciaux, il s'attacha souvent à montrer les rapports de la
  médecine avec les sujets dont s'occupent les diverses sec-
 tions de l'Académie, et sut ainsi donner a ses communications
 un caractère d'élévation et d'intérêt général. Son premier
 tribut, son discours de réception eut pour sujet, les Services
 rendus par la médecine aux sciences naturelles. Si l'on sait
 à quel point la chimie, la botanique et l'anatomie comparée
 ont concouru à éclairer la médecine et a lui fournir une
 partie des1 éléments de sa puissance, on ignore trop ce
 qu'elles en ont reçu en échange. On croit que, riche des
 biens qui lui ont été transmis, la médecine a été stérile
 envers les sciences, ses bienfaitrices. M. Bonnet relève
 cette opinion et la combat comme une de ces erreurs qui
 touchent àl'injustice. Il démontre que ce n'est pas àAristote
 mais à Hippocrate que les sciences naturelles doivent la mé-
 thode d'observation qui leur a permis de réaliser tant d'ad-
 mirables progrès, et qu'après les ténèbres du moyen-âge il
 faut compter , parmi les précurseurs de Bacon , les anato-
 mistes et les médecins du XVIe siècle qui renouvelèrent
l'école hippocratique. Poursuivant cette remarquable étude,
M. Bonnet fait voir la part que les médecins ont prise aux
progrès de la botanique, de la chimie et de l'anatomie com-
parée, et cite les noms de ceux qui peuvent être mis sur le
même rang que les Lavoisier, les Cuvier et les Geoffroy-
Saint-Hilaire.
    C'est en 1852 qu'il lut a l'Académie un mémoire relatif au
Décret du dix avril considéré dans ses rapports avec l'édu-
cation du médecin. Ce travail qui eut tant de retentissement
parmi vous et hors de cette enceinte, nous montre l'auteur
surtout préoccupé de l'influence morale des lettres sur
l'esprit de la jeunesse. C'est que sa pensée est encore plus
attirée vers la recherche du bien que vers celle du beau,