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38 EMPLOI DES BIENS ECCLÉSIASTIQUES Et pour parer aux oublis involontaires, chaque jour deux pré- bendes e'taient pareillement servies aux pauvres. Trois autres prébendes, chaque jour et a perpétuité étaient réservées aux malheureux, en mémoire de saint Odilon, de l'empereur Henri, et du roi d'Espagne Ferdinand. Douze gâteaux, chacun de trois livres, étaient distribués chaque jour aux orphelins et aux veuves, aux boiteux et aveugles, aux pauvres vieux et vieilles, enfin a tous les malheureux qui se présentaient. L'aumônier avait cinq serviteurs (Udalric dit six) pour l'aider dans ses charitables fonctions. Il avait, en outre des allants et venants, dix-huit pauvres attitrés a chacun desquels il faisait servir, par un de ses aides, du vin, une livre de pain, des fèves ou autres légumes, tous les jours; et de la viande aux grandes fêtes et trente-cinq fois Tannée. Chaque année aussi il leur distribuait, a Pâque, neuf coudées d'étoffe de laine pour se vêtir; et aux fêtes de Noël une paire de souliers. On les logeait dans un appartement spécial, et autant que possible ils devaient assister a l'office de la nuit. Tout cela n'est qu'une partie des distributions qui se faisaient dans le monastère. Mais ses limites étaient trop restreintes pour la charité religieuse. Mille ans avant nos bénies confé- rences de St-Vincent-de-Paule, elle avait organisé la visite des pauvres et l'assistance à domicile. « L'office de l'aumônier « l'obligeait a parcourir, chaque semaine, toute la ville, « accompagné de ses serviteurs chargés de pain, de viande « et de vin pour la visite des pauvres infirmes. Il leur « gardait ce qu'il avait de meilleur avec les plus consolantes « paroles. Il consultait leurs désirs, et leur faisait ensuite » porter par un de ses serviteurs tout ce qui pouvait leur « être utile et agréable. »