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m BUGÈY. 483 Cous, abbé et seigneur d'Ambronay, l'avait achetée, mais sans essayer de rendre au châleau son importance militaire. Les frontières s'étaient reculées et, d'ailleurs, le temps des guerres de seigneur à seigneur était passé. Ne pouvant réparer ni en- tretenir le manoir, l'abbé d'Ambronay le revendit à Lancelot de Pougny, dit Guillet, sire de Genissia ; celui-ci, n'ayant pas d'en- fant, le légua par testament à Lancelot d'Oncieux, son arrière neveu, qui reprit et fit valoir le titre de baron de Saint-Denis. Au milieu du siècle dernier, Saiut-Denis-de-Chausson, annexe d'Ambérieux, de l'archipretré d'Ambronay, avait pour seigneur M. Leclerc de Saint-Denis. La justice s'exerçait depuis longtemps à Saint-Rambert. Le dernier des seigneurs de Saint-Denis habitait, à Ambéricux, une maison élégante dont la principale façade donnait sur la plaine, d'où elle faisait grand effet. La cour d'entrée s'ouvrait au milieu de la rue de la petite ville dont elle était un des prin- cipaux ornements. Là , Monsieur de Saint-Denis périt misérable- ment, le dimanche 22 octobre 1777, à minuit, assassiné par son domestique, qui s'enfuit et disparut à Lyon, emportant l'argent que son maître avait réuni pour faire un voyage. On ne put retrouver le coupable, qui gagna la Savoie son pays natal. La maison, vendue au docteur Montagnat, appartient aujourd'hui à la famille du célèbre chirurgien Bonnet. Il n'est pas de point du territoire de Saint-Denis, où on n'ait trouvé des armes et des monnaies. La dernière découverte un peu importante remonte à 1831. En minant profondément son champ, un habitant trouva, dans une enveloppe de cuivre, une quantité assez considérable de médailles aux effigies, dit-on, de Probus, Maximus, Quintillus, ïacitus; le propriétaire les vendait vingt sous la livre et la collection se dispersa dans toutes les directions. L'enveloppe, qui n'était qu'une feuille de métal en forme de vase, fut cédée à un jeune collégien, qui partit fier de sa conquête et qui la possède encore aujourd'hui. Quant aux tours du château de Saint-Denis, les plus hautes ont été démolies peu-à peu, par la main des hommes. Ces beaux blocs, ces matériaux de choix dont elles avaient été bâties,