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                   RAPPORT DE M. J. MOR1N.                  93

âges passés un roman que l'histoire ne justifie nullement.
    Chaque époque, en traversant le présent, est un intermé-
diaire entre le passé qu'il est insensé de rappeler comme un
but, et un avenir qui ne sera jamais que le mieux sans
atteindre le parfait. C'est une nécessité fâcheuse, mais
enfin c'est une nécessité de notre société actuelle que la
femme y est obligée de chercher des moyens d'existence
dans un travail rémunérateur, soit pour venir en aide au
travail insuffisant d'un père ou d'uu mari, soit dans les cas
nombreux où elle est isolée, comme la fille célibataire, ou
bien elle-même chef de famille comme la veuve. Quoique
cette nécessité ne date pas seulement de notre organisation
actuelle, on peutdu moins reconnaître qu'elle est devenue plus
sensible et qu'elle nous frappe davantage. Les causes même
qui ont stimulé la production industrielle, la liberté du tra-
vail et la concurrence, qui en est l'effet heureux ou malheu
reux, ont plus que doublé la richesse générale, mais ont
amené dans la répartition des inégalités en rapport avec
celles des aptitudes ou du hasard. Le travail, fécond en tel
lieu, est stérile ailleurs. Ici, aidé par l'économie, il est la
base de la création du capital; là, il se débat en vain contre
la misère. Eh bien! dans cette lutte — car il faut bien ad-
mettre le mot, — la femme, soit par sa faiblesse naturelle,
soit par quelques vices sociaux, manque de la protection
dont elle a besoin et, dans certains cas, manque de la jus-
tice qui est due a tous, au faible encore plus qu'au fort. Elle
 est en voie de succomber, si l'on ne vient à son aide. C'est
 dans cette partie de son travail que l'auteur développe les
 trésors de laborieuses et savantes recherches qui nous ont
 fait vous recommander ce travail avant tous les autres.
 11 faut lui pardonner cette amertume dont j'ai parlé etquelques
 tendances que le sujet même de notre concours devait pro-
 voquer. D'ailleurs, Messieurs, si pour des postulata, tels que