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                      D'ADRIEN LAMOURETTli.                    313

  « tous les partis de la représentation nationale, autour de la
  « Constitution, puisqu'on ne peut s'apprivoiser avec l'idée d'en
  « interrompre l'observation ; afin que toute la France sache
  « qu'il n'a pas tenu à ses représentants qu'elle ne fût maintenue
  « et que sa chute ne saurait jamais être que l'ouvrage de ceux
  « qui ne la préconisent que parce qu'elle leur sert à tuer
  « la liberté. » Cette réunion a démasqué, en effet, toutes les
  conspirations des Thuilleries et toute l'hypocrisie des prétendus
 constitutionnels. Aussi, M. Condorcet, dans ses observations aux
 Français, présente-t-il ce grand mouvement de la réunion des
 Français, comme le moment où le Roi pouvoit et devoit se mon-
 trer l'ami du Peuple, s'il eût été honnête homme, et comme
 l'époque qui a achevé d'éclairer la nation sur la fausseté de ses
 promesses, et sur toutes les trahisons dont il étoit le foyer.
 Voilà dans quel esprit ce projet de réunion avoit été combinée.
 M. Hérault Séchelle, qui ne passe assurément pas pour feuillant,
 avoit préparé, de son côté, un discours dans le même sens, et
 pour le même but; il ne vouloit le prononcer que le 9 de juillet.
 Moi qui trouvois cette mesure urgente, je l'ai proposée le 7 , et
 toute l'assemblée, à qui M. Hérault a donné connoissance de son
 projet tout semblable au mien, sait parfaitement que ce coup
 n'avoit pas été préparé dans les conventicules feuillantins ; mais
 qu'il étoit parti très-directement du système démocratique. Aussi,
 seroit-il infiniment aisé de démontrer que cette réunion est l'une
 des causes qui ont précipité la révolution du 10, et par con-
 séquent, assuré à jamais le triomphe de la liberté et de l'égalité
 dans l'Empire français.
    Quant à l'affaire de Lafayette , j'ai très-formellement voté
 contre lui, au jour où il s'agissoit de décréter d'accusation ce
général coupable. Cependant mon nom ne se trouve pas dans
la colonne des députés qui ont été pour le décret d'accusation.
En voici la raison : Au moment où il venoit d'être absous par
assis et par levé, le Président leva la séance ; et comme il
étoit tard, les députes se précipitèrent avec promptitude hors
de la salle. La majorité étoit sortie lorsqu'on invoqua l'appel
nominal : on courut pour rassembler ceux qui étoient dehors ;