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B48          EMPLOI DES BIENS ECCLÉSIASTIQUES

parvenir aux plus hautes positions dans l'Eglise. Le concile
de Latran (an. 1179. ) ordonne donc qu'il y ait dans chaque
église cathédrale un maître chargé de ce service : « Magistro
« qui clericos ejusdem ecclesise et scholares pauperes do-
it ceat, competens aliquod beneficium assignetur, quo Ao-
« centis nécessitas sublevetur, et discentibus via pateat ad
« doctrinam. »
   L'Église ne négligeait point l'enseignement du peuple ,
elle avait ses écoles primaires. Elle charge les curés de
chercher ou de former des hommes de bonne vie el mœurs
qui soient capables de faire de bons maîtres d'école. Ils
enseigneront les vérités de la foi, les commandements de
Dieu, l'oraison dominicale, les offices de l'Eglise, hymnes,
psaumes et autres choses de celle nature. (Conc.Burdig. an.
1582. ) Le concile de Bourges ( 1584. ) ordonne que l'ensei-
gnement des petites filles soit confié à des veuves ou à des
dames, d'une vertu éprouvée, capables de leur apprendre à
bien vivre et à bien lire. Les Pères du concile de Chartres,
de l'an 1526, avaient déjà formulé le vœu de séparer, autant
que possible, les filles des garçons: « Et caveant, si fieri
« potest, quod filice seorsum, et non cum masculis stu-
« deant. »
   « 11 ne faut mépriser ni les temps anciens, ni les institu
« lions qui ne sont plus. Car nous passerons et vieillirons
« nous-mêmes. On doit le respect à tout ce qui fut utile,
« pendant de longs siècles, h de nombreuses générations.
« Si l'éducation primaire n'était bien humble par sa nature,
« si l'on voulait écrire son histoire malgré le-peu d'éclat que
« le sujet pourrait donner au nom de l'historien, on s'aper-
« cevrait peut-être, que la discipline forte et éclairée de
« l'Eglise a rendu quelques services pour l'instruction du
« peuple, même avant le siècle des lumières. »