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488 ÉTUDES LITTÉRAIRES CONTEMPORAINES. prit la part principale (décembre 1852). L'année suivante, nous le retrouvons chez les Babors, battant les Kabyles et, la truelle en main, édifiant le fort Napoléon : à la même époque M. Cler devenait colonel du régiment, et ce fut en Crimée qu'il étrenna ses épauleltes. Voilà où je voudrais suivre l'auteur des Souvenirs : rien de plus neuf, de plus saisissant, de plus navrant et de plus gai que ces pages où il raconte les faits et gestes des Zouaves, soit qu'ils traversent la Turquie d'Asie et qu'ils se promènent dans les rues boueuses de Stamboul, soit qu'ils débarqnenl à Varna et qu'ils s'installent dans leur campemenl, qu'ils se battent a l'Aima, qu'ils restent l'arme au bras à Inkermann, qu'ils luttent contre le choléra, qu'ils aillent obscurément ss cou- vrir de gloire dans la tranchée, qu'ils railler)! les Anglais tout en leur rendant service, soit qu'ils jouent la comédie ou qu'ils souffrent les rigueurs inouïes d'un hiver qui a donné à nos soldais le droit de se comparer à ceux de leurs pères qui ont fait la terrible campagne de Russie. Dans tout le volume c'est la même verve, le même entrain, le même accent de vérité, le même amour du métier, le même hu- mour qui le rendent agréable aux catégories les plus diverses de lecteurs. On aime à voir se dérouler ces annales d'un des plus brillants corps de notre armée, car cette histoire du 2e de Zouaves, c'est celle de (oûs ces Zouaves qui ont étonné le monde à Paleslro et à Solfèrino, corps qui se renouvelle sans cesse et qui rie sait que prodiguer sa vie et son sang : on peut lui appliquer le surnom du plus intrépide, sans craindre de blesser la légitime susceptibilité du reste de l'armée, car on pourrait, si l'on voulait, multiplier le nombre des régi- ments de Zouaves : il n'y aurait qu'à demander des volon- taires et on aurait certainement l'embarras du choix. On trouve dans les Souvenirs d'un officier du 2e de Zouaves une figure épisodique très-intéressante, c'est celle