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468 t,A DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT. l'autre par la rupture devenue imminente avec ia Perse qui favorisait son Sis rebelle Mouslapha, le sultan se tenait sur la défensive et montrait une hésitation que la mort de Bar- berousse, survenue le 4 juillet 1546, ne fil que rendre plus formelle. La lettre par laquelle Jacques de Cambray rend compte de cet événement au roi mérite d'être rapportée : « Sire, je ne veux obmettre de vous faire entendre comme le sieur Barberousse après avoir été malade d'un flux de ventre de quinze ou vingt jours, est mort ce jourd'huy, de quoi voire majesté ne doil avoir trop grand déplaisir, car, à la vé- rité, je n'ai veu homme par deçà plus contraire à tout ce qui louchoil votre service que luy, à tout le moins depuis que j'y suis, et je ne puis penser qu'il ne soil autre cause que le bon traitement qui lui fut fait en Provence ; lequel au lieu de le reconnoi9tre, a fait depuis les plus meschanls offices qu'il a peu, et croy que s'il eust peu davantage, qu'il l'eust faict ; toutefois Dieu y a pourveu. Je ne scay si V. M. faisoit quel- que dessein sur Alger pour attirer son fils à sa dévotion, lequel, à mon jugement, est assez facile à gaigner, n'ayant plus espérance, selon que je puis comprendre, de revenir en ce lieu; aussi ledit Barberousse, par son testament, ne luy laisse rien du bien qu'il avoit par deçà , mais le donne, par- lie au Grand-Seigneur, el partie à un sien nepveu ; il me doute bien que l'empereur ne manquera pas, si V. M. ne le fait pratiquer, de faire tous ses efforts pour l'attirer à soi, pour s'assurer de l'ennuy que luy a accoustumé de luy don- ner. Au lieu el charge du dicl Barberousse doibt succéder à lui un nommé Gallerays (sala-rays), qui estoit le principal après luy dans l'armée et comme son lieutenant; toutefois, ce ne sera jamais une telle aucthorité qu'avoit le dict Barbe- rousse , laquelle estoit si suspecte au Grand-Seigneur, que l'on pense qu'il sera bien contenl d'estre hors de peine ; el pour ce que j'espère, selon l'occurrence des négoces par pré-