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                     DE L'HISTOIRE DE LYON.                     107

   La Bibliothèque de la ville a plusieurs volumes manuscrits
de pièces diverses, une copie des trente-sept lettres du gouver-
neur de Lyon, de Sault et le Cartulaire de l'ancienne abbaye
de Savigny. Ce Cartulaire et celui de l'abbaye d'Ainay ont été
publiés, en 1853, par M. Aug. Bernard , dans la Collection
des Documents inédits pour servir à l'Histoire de France : ils
contiennent, l'un (le Cartulaire de l'abbaye de Savigny), neuf
cent soixante pièces ; l'autre (celui de l'abbaye d'Ainay) environ
deux cents : ces chiffres sont considérables; malheureusement,
l'importance des documents n'est, en aucune façon, en rap-
port avec l'élévation du nombre.
   On a dit et répété que tout ce qu'on sait de l'histoire du
moyen-âge est tiré des carlulaires ; je ne contesterai pas
l'exactitude de cette affirmation, mais je me permettrai de la
retourner ainsi : ce que l'on sait de l'histoire du moyen-âge
parles eartulaires est assez peu de chose. Applicable aux car-
lulaires en général, celte remarque me paraît s'adresser très-
particulièrement à ceux des abbayes d'Ainay et de Savigny.'
Bien avant moi, Menestrier a cherché à en tirer parti et n'y a
pas réussi; je n'ai pas été plus heureux. Quand j'ai écrit l'his-
toire de Lyon au moyen-âge, j'ai examiné avec la plus grande
attention le Cartulaire de Savigny, dans l'espérance d'y dé-
couvrir des faits historiques, ou quelques renseignements sur
l'étal de l'industrie et sur la condition civile des citoyens, il m'a
été impossible d'en venir à bout. Que Irouve-t-on, en effet,
dans ces recueils très-estimables à d'autres litres, et dont je ne
parle ici qu'au point de vue de l'histoire civile? Ce sont des
collections d'actes privés, des Donationes ou chartes par les-
quelles des biens étaient donnés â l'Abbaye, dqs Prœstaria ou
 Prœcaria, des Fenditiones ou contrats d'échange: mais ce
ne sont jamais des documents d'intérêt quelque peu général.
Des pièces relatives à des transactions privées ne sauraient
être évidemment élevées a la dignité de monuments histori-