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LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT SOUS FRANÇOIS 1« (SUITE). La Forest arriva à Constantinople au commencement de 1535, accompagné de son cousin Charles de Marillac et d'un nombreux personnel d'hommes éminents, parmi lesquels se distinguait Guillaume Postel, savant orientaliste, chargé par François I e r de rechercher des manuscrits anciens (1). Les (t) Guillaume Postel, appelé aussi la Dolerie , du nom d'une terre ap- partenant à sa famille, naquit à Baranton, au diocèse d'Avranchcs, en Normandie , et perdit, à huit ans, son père et sa mère enlevés par la peste. Forcé par la misère de quitter sa province, il exerça les modestes fonctions de maître d'école dans un village des environs de Pontoise, à l'âge de qua- torze ans. Tourmenté d'un vague désir de s'instruire, il vint ensuite à Paris dans le dessin d'y compléter ses éludes ; mais un nouveau malheur l'atten dait dans la grande ville. Quelques individus, avec lesquels il logeait par économie, lui volèrent son argent et ses hardes, et bientôt une maladie, causée par son extrême dénûment, ne lui laissa d'autre ressource que l'hô- pital où il resta deux ans. Rendu à la santé, le pauvre étudiant quitte l'hôpital et suit une troupe de malheureux qui allaient prendre part aux tra vaux de la moisson dans les plaines de la Beauce. Revenu à Paris au mois d'octobre suivant, il entre enfin dans un collège de l'Université en s'enga- geant au service d'un des régens. Ses progrès ne tardèrent pas à le rendre célèbre, et déjà en 1522, il jouissait d'une grande réputation. Toutes les langues orientales lui étaient familières. Envoyé en Orient par le roi Fran cois I e r , il en rapporta plusieurs monuments précieux. On raconte que