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488               DISCOURS DE M. BOUILLIER.

lyses, des extraits de bon nombre d'ouvrages de philosophie,
et nous donnions une assez rude occupation aux employés de
cette bibliothèque.
    Mais qu'importe aujourd'hui que les maîtres et les program-
mes soient excellents, si les élèves, abusant de plus en plus de
la liberté de déserter les classes et de se présenter, quand bon
leur semble, à l'examen, ne font plus de logique ou n'en font
plus que le quart ou la moitié ? Je crains bien que l'espérance
d'arriver un peu plus tôt au terme par des préparations hâti-
ves, abrégées et superficielles ne soit fatale aux réformes les
meilleures et aux fortes et sérieuses études. Ne voyons-nous
pas que les jeunes gens sont de plus en plus impatients des
leçons des maîtres, du travail et surtout de la discipline , et
les parents de plus en plus avides, comme ils disent, de ga-
gner du temps ?
    Ne pourrait-on donc pas concilier l'intérêt de la liberté et
celui des études en demandant a tout jeune homme âgé de
moins de vingt ans un certificat d'études qui serait délivré, non
pas seulement par les lycées et les collèges, mais par tous les
établissements d'instruction sans exception , a la seule con-
dition de prouver qu'ils sont en possession d'un cours régu-
lier et complet d'études ?
    Peut-être nous fera-t-on le reproche d'encourager nous-
mêmes , par notre indulgence, cette désertion déplorable.
Pourquoi ne pas arrêter court à l'examen ces téméraires ?
pourquoi leur succès vient-il trop souvent encourager d'au-
 tres à suivre leur mauvais exemple ? De tous les reproches
 qu'on peut faire à la Faculté des lettres, j'en conviens, il n'en
 est pas, de mieux mérité que celui d'une trop grande in-
dulgence. Avons-nous toujours bien défendu la porte des
carrières libérales contre le flot qui les envahit? Combien
 sont-ils les aspirants au diplôme qui, par défaut d'intelli-
 gence ou de travail, ont dû définitivement y renoncer ! Ne