page suivante »
LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIEST. -149 rousse et destinée à combiner ses opérations avec celles de notre escadre dans la Méditerranée. A ce sujet, il écrivit au roi : « J'ai livré à Polin, par fraternelle libéralité, une armée marine de telle qualité et quantité que vous l'avez demandée, et très-bien équipée de toutes choses. ïl est aussi commandé à l'amiral Barberousse qu'il obéisse aux conseils d'icelui et conséquemment qu'ils mènent la guerre contre les ennemis à notre vouloir. Pour votre égard vous fairez le devoir d'ami si les navires sont ramenés à Constan- tinople après que les affaires seront heureusement accomplies. Au demeurant, toutes choses adviendront prospérement selon votre vouloir et le mien, si vons prenez soigneusement garde que le roi Charles d'Espagne ne vous trompe de rechef sous mention de paix, car vous l'aurez Irès-équitable avec lui après que vous aurez brûlé ses pays jusque là gardés de toute misère de guerre. » Polin, au comble de ses désirs, confia les affaires de l'am- bassade avec le titre de résident près de la Porle-Oltomane à Gabriel d'Aramont, que nous verrons revenir plus lard en qualité d'ambassadeur, puis s'embarqua sur un des vaisseaux de la flotte aux mouvements de laquelle il devait présider, puisque conformément aux ordres du sultan, Barberousse était tenu de ne se gouverner que par ses conseils. Gabriel d'Aramont n'avait qu'à recueillir le fruit des tra- vaux de son prédécesseur. On sait déjà qu'en l'absence du sultan ce n'était point à Constantinople que se traitaient les questions politiques et la mission du résident se trouvait pour ainsi dire circonscrite dans le cercle des intérêts journaliers du commerce; c'était plus loin, sur la scène active des ar- mées que se passaient les grands événements et c'est là que nous allons suivre l'ambassadeur du roi de France près la P,orte-OUomane. Sortie du Bosphore le 20 mai 1543, la flotte employa le 29