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448 LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT. nir la mer el que ce retard si regrettable ne peut être attri- bué qu'au séjour trop prolongé de Polin à Venise. Toutefois, ajoute-l-il, ja suis disposé, pour le printemps prochain, à en- voyer au roi mon allié, pour agir contre l'ennemi commun, une flotte double de celle demandée. L'indigne conduite de Venise valait ce nouveau désappoin- tement à la France, el François I er en reçut avec un vif déplai- sir la nouvelle qui lui fut apportée par le capitaine des ga- lères, Décé. Privé pour cette année de la coopération des Turcs, force lui fui de rappeler Je dauphin et son armée qui venaient d'échouer devant Perpignan. Pendant la suspension d'armes qui suivit, la diplomatie ne resta pas inactive, el la convention de la diète de Nurem- berg offrit à François l«r une nouvelle occasion de justifier publiquement sa politique devant l'assemblée de l'Empire, dont il eut la loyauté de constituer les membres juges entre lui et son adversaire. Polin, de son côté, travailla à recouvrer son crédit auprès des pachas en faisant sonner bien haut la promesse que lui avail faite le sultan. A force d'adresse, il s'insinua dans les bonnes grâces du gendre de Soliman, Roustan-Pacha, qui l'invita à un dîner d'apparat. Celle dé- monstration lui ouvrit bientôt toutes les portes, el l'eunuque lui-même laissant reposer sa haine contre Barberousse, en- voya à Polin et aux officiers de l'ambassade des robes de drap d'or, des vases d'argent el des chevaux. L'exemple devint contagieux el la défection se mit de plus en plus dans le camp des partisans de l'empereur. Le maître avait parlé, el chacun tenait à lui plaire; le baron de la Garde élail triomphant. Enfin, le printemps de l'année 1543 arriva, el Soliman, li- dèle à sa parole, s'avança d'un côté contre Vienne avec des forces considérables, tandis que de l'autre il mit à la dispo- sition de François Ier une flotte commandée par Barbe-