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444        ÉTABLISSEMENT DE LA COMMUNE A LYON.

 second cinq jours après. Les citoyens y déployèrent une éner-
 gie et une audace admirables-, ils tuèrent bon nombre de
 leurs ennemis, et même quelques-uns des chanoines ; mais
 ils firent des pertes douloureuses, et malheureusement sans
 avantage pour leur cause. Il fallut recommencer le blocus.
    Il est triste d'avoir à raconter qu'apercevant des hauteurs
 de Fourvières les débris encore fumants de leurs maisons de
 campagne, les citoyens s'excitèrent à étendre de sembla-
 bles actes de barbarie sur les terres de l'église.
    Ils se portèrent rapidement a Écully, dont les habitants ef-
frayés se réfugièrent autour de leur curé, dans l'église, comme
dans un asile inviolable. Mais, que ne doit-on pas craindre,
même d'un peuple généreux, quand il est emporté par une
aveugle colère ? Des matières inflammables, bois, paille, meu-
bles furent accumulés contre l'édifice; on y mit le feu, et
tout fut brûlé, tout ! Pas un de ces malheureux n'échappa.
    Après cet exploit déplorable, les citoyens coururent à Cou-
zon dont les habitants s'étaient enfuis sur les hauteurs voisines,
et en briîièrenl impiloyablement toutes les maisons. Ils firent
subir le même sort au village de Genay, sur la rive gauche de
la Saône, et revinrent, satisfaits de leur vengeance, se pré-
parer au nouvel assaut que Humbert de la Tour méditait de
donner à Sainl-Just.
    Le chef des Lyonnais espérait bien que cet assaut serait le
dernier, tant il avait réuni de moyens d'attaque et de ma-
chines de guerre pour en assurer le succès. II se présenta
donc devant la citadelle avec un formidable appareil de man
telets, de béliers et de pots à feu, et suivi de tous les habitants
capables de porter les armes. Il fil les approches avec plus de
précautions qu'aux assauts précédents, et il attaqua vigou-
reusement les fortifications sur trois points à la fois. Mais
tousses efforts et toute la bravoure des assaillants furent en-
core rendus inutiles par la vigueur de la défense. Les assiégés