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't' ÉTABLISSEMENT DE LA COMMUNE A LYON. 443 lancées contre eux dans un concile tenu à Belleville sous la présidence de l'évoque d'Autun. Mais cet état de paix ne dura pas longtemps, et les cha- noines mécontents des conditions qu'on leur avait imposées profitèrent de f éloignemenl du saint roi, qui venait de s'em- barquer pour la fatale expédition d'Afrique, et recommen- cèrent les hostilités par l'attaque du fort du Gourguilion. Ils le prirent une seconde fois et en massacrèrent encore la garnison tout entière. Ils eurent ensuite la malheureuse pensée d'envoyer leurs troupes sur la rive gauche de la Saône, et de porter le fer et le feu dans tous les villages, de- puis la Croix-Rousse jusqu'à Neuville. Exaspérés h la vue de ces horreurs, les citoyens jurent d'en tirer une vengeance éclatante. Les pennonages se rangent sous les ordres du brave Humbert de la Tour et montent à Saint-Just avec leur intrépidité ordinaire. Comme l'année précédente, ils repren- nent le fort du Gourguilion et font subir aux soldats de l'é- glise le sort qu'avaient éprouvé les leurs; ils mettent le feu à tout le quartier voisin du cloître et, dans le premier en- traînement de la fureur, ils massacrent tous les habitants qui tombent entre leurs mains. Ces terribles représailles ne firent qu'animer les chanoi- nes à redoubler la dévastation qu'ils étendaient sur les campagnes des citoyens et à livrer au fer de leurs soldats tous les habitants des villages qui avaient échappé au pre- mier carnage. C'était une guerre atroce dans laquelle aucun des deux partis ne pouvait prendre un avantage décisif sur l'autre, les efforts des citoyens venant nécessairement échouer devant les murailles de St-Just, et les troupes de chanoines étant incapables de faire reculer les impétueuses compagnies de la viile. Deux mémorables assauts fuient donnés à ia citadelle du cloître, le premier vers le milieu du mois de juillet, et le