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442        ÉTABLISSEMENT I)E DA COMMUNE A LYON.

Gourguillon avait été enlevé et ses défenseurs passés au fil
de l'épée.

   On ne conçoit pas comment le Chapitre ne profila pas mieux
de cet avantage pour refouler sur-le-champ les bourgeois
dans la ville et reprendre le cloîlre de St-Jean. Ceux-ci,
promptement revenus de la consternation où les avait plongés
le désastre du Gourguillon, s'ébranlent sous le commande-
ment du seigneur de la Tour, montent à Sl-Just, reprennent
en passant le fort du Gourguillon, et pénètrent jusque sous
les remparts du cloître où ils trouvent rangée en bataille la
nombreuse armée des chanoines. Ils l'abordent sans hésiter ;
mais ils avaient affaire à une noblesse aguerrie et bien mieux
exercée qu'eux au maniement des armes. Aussi toute leur
vaillance ne put que balancer la victoire qui fut disputée jus-
qu'à la fin du jour, avec des chances diverses de succès et
avec un grand carnage de part et d'autre. Désespérant de
forcer cette armée, mais ne voulant pas abandonner leur en-
treprise, les citoyens prirent le parti de se retirer sur la col-
line de Fourvières et de changer l'attaque en blocus.
   Alors il y eut des pourparlers qui se terminèrent par la pro
messe des deux partis de s'en rapporter à la décision du roi
de France, saint Louis et du légat du pape. Cette décision fui
rendue en 1269; elle ordonna la cessation des hostilités, l'é-
change des prisonniers faits de part et d'autre, la démolition
des fortifications élevées pendant la guerre et la restitution
du cloître de Saint-Jean aux chanoines. Il y avait la quelque
satisfaction accordée au Chapitre ; mais le véritable avantage
fut pour les citoyens, et en ce que le roi mit dans leurs mains
la justice temporelle, en ce qu'on leur laissa la faculté de
s'assembler et de nommer eux-mêmes des magistrats chargés
de veiller aux intérêts de la communaulé. De plus le légat
du pape leur donna l'absolution des censures qui avaient été