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422 BIBLIOGRAPHIE. L'amitié, l'amour ; je veux croire A tous ces rêves de bonheur. *** Hélas ! nous cuvions ces grands que la fortune Semble avoir traités mieux que nous. Nous croyons leur destin bien doux. Et pourtant tout les importune : Amusements, travail, tout fait place à l'ennui ; Rien n'est plus assez vif ; le plaisir d'aujourd'hui Fatiguera demain et partira bien vite. La fortune rend sybarite. *** Promesses de l'amour, vous n'êtes que mensonge ; Ces biens que vous montrez, ces longs destins si purs Se dissipent comme des songes. L'amitié vaut bien mieux ; ses serments sont plus sûrs : Elle est indulgente, elle est bonne ; Se trouve-t-on en faute, elle pleure et pardonne. +** Bonheur simple, plaisirs goûtés à peu de frais, N'êtes-vous pas les plus solides ? Que d'autres, aux désirs avides Rêvent la gloire et les palais, Les honneurs, les fêtes splendides ; 11 me suffit à moi de quelques amis vrais ; Il me suffit des champs, des bois, des fleurs, du rire, D'un peu d'aisance et de repos, D'un esprit gai, d'un cœur dispos. Mon cœur, avec ces biens, a tout ce qu'il désire. Tel est notre aimable philosophe. Et si vous ajoutez à ce portrait moral le portrait physique, l'un sera le complément de l'autre. En effet, sous une couronne de cheveux blancs avant l'âge et tombant en boucles le long de ses tempes s'en- lève un front plein de sérénité, se dessine une physionomie agréable, bienveillante et douce, éclairée par des yeux d'un bleu tendre et par un sourire des plus fins. Bien qu'enfant de ce siècle et d'une taille avantageuse, il a conservé la timidité du jeune homme, et il laisse percer dans tous ses mouvements une excès-