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390 NOTICE HISTORIQUE d'Eugène IV (1). » André Billius ne dit point, il est vrai , quels étaient les deux cardinaux , mais on doit présumer que le cardinal espagnol était Alfonse Garillo , prélat d'une ma- gnificence presque royale, et qui avait de hautes prétentions. Quant au cardinal français , ce ne peut être que Jean de Rochetaillée , puisqu'il était le seul cardinal français présent au conclave. Quelques mois après cet événement, l'un des plus éclatants de la vie de notre cardinal, le concile de Bâle ouvrait ses orageuses séances. Convoqué pour travailler à la réforme de l'Eglise , celte assemblée oubliant son but, ne tarda pas à tourner contre le souverain pontife son activité et les moyens dont elle disposait. Les prélats n'arrivaient qu'avec une ex- trême lenteur., Le lieu qu'on avait désigné semblait ne pas leur convenir, il n'était point surtout à la portée des Grecs qui offraient de se réunir à l'Eglise latine , et demandaient pour cela une ville d'un abord plus commode. Pénétré de ces raisons , Eugène IV transféra le concile à Bologne. Mais les quelques prélats qui se trouvaient déjà à Bâle , s'imaginant que le Pape voulait, par celle translation , entraver l'œuvre de la Réforme, refusèrent d'obéir. Ils trouvèrent des partisans et des souverains puissants palronèrent leur résistance. Alors, grâce à des idées qu'on devait au grand schisme, il n'était pas clair pour tous les yeux que le chef de l'Eglise pût dissoudre ou transférer un Concile général légitimement convoqué. Une lutte déplorable fut la suite de celle erreur. Eugène IV me- naça, les Pères de Bâle répondirent par des procédures, et l'assemblée, qui devait par des voies pacifiques accom- plir la destruclion des abus, devint comme une arène où les pouvoirs de l'Eglise se combattirent pendant de longues années , sans profil pour aucune cause. (1) Andréa; Billii, flist. Mediolanensis, lib. 9, p. 143. Ap. Muratori. Kir. if al- Scrip., i. xix.