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SUR LE CARDINAL JEAN DE ROCHETAILLÉE. 391 De même qu'il y eut des princes , des évoques, des doc- teurs , des universités dans les intérêts du Concile ; il y eut aussi, dans le sacré Collège , des membres qui partagèrent ses opinions et ses vues. Jean de Rochetaillée fut de ce nombre, Dès le début du Concile, un décret des Pères avait sommé les cardinaux, sous la menace des peines canoniques, de se rendre à Bâle. Ceux qui le purent obéirent. Mais la chose était difficile à ceux qui se trouvaient auprès du Pape. Jean de Rochetaillée imagina un stratagème qui lui réussit. 11 prétexta des motifs de santé pour sortir de Rome et se rendre à la campagne, puis de là il s'échappa sous un déguise- ment^). Malgré ses efforts, il n'arriva pas à Bâle pour le mois de septembre 1432 , époque à laquelle expirait le terme de la sommation. Mais il ne fut pas pour cela déclaré contu- mace, parce qu'il avait pris à temps ses précautions, et que, l'auditeur même du président justifia son absence par des raisons que l'assemblée jugea satisfaisantes (2). A celle époque là , Jean de Rochetaillée était auprès de Sigismond, qui se trouvait alors en Italie, se rendant à Rome pour recevoir la couronne impériale. Et ce prince , écrivant aux Pères du Concile , prenait la peine de leur expliquer pourquoi notre prélat, au lieu de siéger à Râle , séjournait à sa cour. « Nous éprouvions , dit-il , une grande joie de ce que le révérend Père en J.-C. , Jean , cardinal de Rouen , notre ami très-cher, s'était mis en route pour se rendre au- près de vous, car, la présence au Concile d'un homme aussi puissant que lui en autorité , en sagesse et en expérience no peut qu'être d'un grand poids dans l'assemblée. Mais des négociations qui intéressaient le saint Empire s'étant engagées entre notre majesté, d'une part, et la république de Florence, (1) Gariraberti. Vile, n Vero Fntli Memor. d'ulcuui papi vl ctird. , in-'t, lib. 3 , p. 230. (2) Lnblic , !.. jn Soss. vi Coneil. Basil., [). 495.