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350 NOTICE HISTORIQUE positive. « Le Rhône, dit-il, se réunit à la Saône près de Lyon, après avoir arrosé les plaines des Allobrogesetdes Sé- gusiaves (1). » Mais rien ne nous indique quelle était l'étendue précise de cette portion de territoire. Voyons si nous pour- rons tirer plus de lumières de César. Le conquérant des Gaules parle en plusieurs endroits des Ségusiaves. Dans un passage de ses Commentaires , il nous apprend que ce peuple était client des Édueos (2), et, dans un autre, il dit que les Ëduens et les Ségusiaves étaient limitrophes de la province romaine (3), qui s'étendait, comme on sait, le long du Rhône jusqu'à Genève , comprenant, outre les pro- vinces méridionales de la Gaule, tout le territoire des Allo- broges. L'expression de César ne peut s'appliquer aux Ëduens qu'à cause de leur clientèle sur les Ségusiaves, car ces derniers seuls louchaient à la province romaine. C'est, au reste, ce que confirme César dans un autre passage de son livre qui nous reste à cher. Mais ici je suis forcé d'entrer dans quelques développements, car ce passage, qui est le plus important de tous, peut nous offrir la solution cherchée. Il se trouve au début des Commentaires, et nous fait connaître comment le général romain fut amené, presque sans y songer, à la con- quête des Gaules. Voici l'analyse aussi abrégée que possible de ce passage curieux : « César ayant appris que les Helvéliens se disposaient à traverser le pays des Allobroges, nouvellement soumis, pour se rendre dans un autre canton des Gaules, se hâta de quitter (1) Géogr. liv. IV, eh. r. (2) Ce Bello Gall. liv. VII, ch. LXXV : « Imperant Hcduis atque eorum « clientibus, Segusiavis, Ambivaretis, Aillerais Brannovicibus, Brannoviis, « millia quinque et triginta ; parem mimerum Arvcrnis , adjunctis Eleu- « theris, etc. » (3) De Bello Gall. liv. VII, ch. ixiv : « Heduis Segusiavisqne qui sunl « finitimi Provinciœ. »