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                      SUR LE DIOCÈSE DE LYON.                             351

Rome, et de venir dans la Province, dont il avait le com-
mandement. Il se rendit à Genève, qui n'était séparé du
pays des Helvétiens que par le Rhône, et ordonna d'en rom-
pre le pont ou du moins la partie qui touchait à la ville, car
il existe en cet endroit une île qui le partageait en deux (1).
Dès que les Helvétiens eurent appris l'arrivée de César, ils lui
envoyèrent les principaux d'entre eux pour le prier de leur
accorder le passage à travers la Province, promettant de ne
faire aucun dommage. César, qui n'avait pas l'intention de
leur accorder leur demande, mais qui ne se sentait pas en
état de leur résister avant que les troupes qu'il avait deman-
dées fussent arrivées, répondit aux députés qu'il avait besoin
de réfléchir à celle proposition, et leur dit de revenir dans
quinze jours. Pendant ce temps, ilfilfaire, par la légion qu'il
avait amenée avec lui, un mur de seize pieds de haut, avec
un fossé en dehors, sur une longueur de dix-neuf mille pas,
depuis l'endroit où le Rhône sort du lac Léman, jusqu'au
mont Jura (2), qui sépare le pays des Séquanes de celui des
Helvétiens.
  « Le jour fixé, les députés helvétiens se présentèrent à César
pour lui demander sa réponse; mais alors il leur refusa posi-

   (1) C'est ce que César indique ailleurs par ces mots : « pons ad Helvetios
« pertinet » et « pons qui est ad Genevam. »
   (2) César étend ici le nom de Jura au mont de Wachc qui lui fait suite,
mais qui est sur la rive gauche du Rhône, ce qui a donné lieu à beaucoup
de discussions. Il est bien évident cependant que le général romain n'aurait
pu faire construire une fortification sur la rive droite du fleuve, qui appar-
tenait aux Helvétiens, et qui était occupée alors par toute la population,
au nombre de quatre cent mille personnes, dans l'attente du passage. Au
reste,, on vient de voir que César avait fait rompre le pont de Genève pour
rendre les communications impossibles entre les deux rives du fleuve. Si
le mur eût été sur la droite, César n'eût pas pu dire que les Helvétiens
étaient arrêtés par cet obstacle après avoir passé le Rhône , et enfin ces der-
niers n'auraient pu sortir de leur pays par le défilé de l'Écluse.