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                            BIBLIOGRAPHIE.                           339
eu le sauvant d'une proscription politique. Ouetles touchantes
paroles inspire à Valmore l'admirable dévouement qui -met le
sceau à la félicité de ceux qu'il aime !
        A vous, ô nies amis, que pourrais-je offrir? rien ;
        Vous tenez le bonheur ; est-il un plus grand bien ?
        Et la vie à vos yeux va s'embellir encore.
        Mais, dans son heureux cours, n'oubliez pas Valmore.
        Vous êtes tout pour lui ; qu'au moins son souvenir
        A^vos doux entretiens parfois vienne s'unir.
        Vous le devez pour prix de sa vive tendresse,
        De son courage, enfin de tout ce qu'il vous laisse.
        Adieu, je vais partir, et si je puis un jour,
      * En servant mon pays, oublier mon amour,
        Je rentrerai peut-être au port après l'orage.
        Adieu !
                                GERMOSD.
                Quel dévoûment !
                                DUFRESSE.
                                   C'est celui de cet âge,
         Où dans un cœur ardent tout règne de moitié,
         Le courage et l'honneur, l'amour et l'amitié.
    Quant à Corinne, tout en répétant que ce drame est une belle
reproduction en langue poétique de l'inspiration de Mme de
Staël ; que l'effigie de l'héroïne a passé tout entière et sans mu-
tilation des plis du roman aux draperies de la scène ; que les
figures d'Oswald et de Lucile s'encadrent harmonieusement
parmi les riches détails de l'œuvre, je ne puis résister au plaisir
de laisser dire Corinne, parlant de Rome :
           Ailleurs, pour ses désirs l'espace manque à l'homme ;
           Des ombres rien ici ne trouble le repos,
                Elles habitent sans rivaux
           Les palais dépeuplés, les ruines de Rome.
           Home n'est-elle pas la ville des tombeaux ?
           Ce qui fait aujourd'hui son orgueil, sa richesse,
           Ces prodiges des arts, ces merveilleux trésors,
           Arrachés autrefois à l'Egypte et la Grèce,
                Par tant d'héroïques efforts,
           Deviennent à nos yeux des monuments funèbres ;
                Sur le sol que nous chérissons,
           Les morts sont honorés, les morts seuls sont célèbres ;
                Us durent et nous passons.
                Nous passons, obscurs, en silence,
                Fiers d'un passé sans avenir,
           Notre obscurité même agrandit leur puissance,
           Et dans ces lieux remplis de leur présence,
           Aucun bruit ne se fait autour du souvenir !