Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
 338                       BIBLIOGRAPHIE
 quelques charmants récits : Les eaux d'Aix en 1825 ; Un auteur
 dramatique à la grande Chartreuse; Une lecture à l'Àbbaye-
 aux-Bois , qui tous renferment d'intéressantes et précieuses
 anecdotes, joyaux qui projetent un lumineux reflet sur certains
 détails de l'histoire de la littérature contemporaine, et princi-
 palement sur la vie de cette grande artiste qui avait nom MUe
 Mars. Le tout a été réuni sous ce titre modeste : Mes premiers
et derniers souvenirs littéraires, titre dont nous déclarons n'ac-
cepter que la première partie, car il nous serait pénible de croire
que l'auteur, encore dans la force de l'âge, dût clore désormais
les productions de cette plume si délicate, si chère à ses amis
et au public, quand il veut bien le mettre dans sa confidence.
D'ailleurs, ce public n'en a pas moins été un demi confident, en dé-
pitde la modestie de l'écrivain. D'heureuses indiscrétions ont trahi
son incognito. Les journaux belges ont d'abord parlé de son livre,-
une plume éminemment spirituelle, celle de M. Emile Des-
champs, profite sans désemparer de la brèche pour entrer dans
la place, et son article publié dans le journal de Versailles est
reproduit par ceux de la Drôme, ce pays de l'affection du poète.
Ce beau livre, connu maintenant de tous les gens de goût, tom-
be dans le demi-jour de la publicité, et j'en profite à mon tour
pour oser en parler. En mettant à part le mérite de la forme, le
plus bel éloge que je puisse en faire, c'est que chaque pensée y
porte éminemment le cachet d'une âme généreuse et loyale ; l'A-
mitié des deux âges en est le premier reflet ; le poète y soutient
une thèse neuve, hardie, en prenant le cont repied de cet axiome
de La Bruyère : « que la véritable et solide amitié ne peut se
fonder que dans l'âge mûr. »
   L'âme chaude et sympathique du poète, effarouchée d'une
telle maxime, qui lui semblait un paradoxe, a voulu prouver, au
contraire, que les vrais élans de l'amitié, que les dévouements
sans calcul sont précisément l'apanage de la jeunesse. Valmore,
le héros de la pièce, accomplit en faveur d'un ami le plus héroï-
que sacrifice que puisse recevoir l'autel de l'Amitié, celui d'un
amour sincère et profond ; la jeune fille qui en est l'objet est
unje par lui à son rival, au bonheur duquel il a mis le comble