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332 BIBLIOGRAPHIE. les modèles qui ne nous ont guère laissé que le mérite de les imi- ter ; il faut toujours faire comme elle sous peine de mal faire. » 11 faut faire comme elle , et non la copier servilement, comme l'ont fait beaucoup d'esprits, sans la comprendre. Ce qui fera toujours la grandeur et le charme de la littérature grecque, c'est qu'elle a atteint le plus haut degré de beauté qu'il était donné à l'homme de réaliser en dehors du Christianisme. C'est le plus magnifique épanouissement du génie humain. Aussi, pour toutes les générations , son souvenir est resté et restera toujours cher. L'élégance de ses artistes et de ses poètes séduira toujours les esprits spéculatifs et amis du beau qui ne cesseront de voir, dans lejangage des uns, l'expression la plus juste de la pensée hu- maine, et dans les chefs-d'œuvre des autres le type le plus pur de la beauté plastique. Le moyen âge lui-même lui a voué un culte. C'est la Grèce avec tout son cortège classique et ce lointain prestige qui l'environne , que nous lui voyons évoquer un jour sous la figure d'Hélène (la beauté grecque par excellence), dans le laboratoire du docteur Faust, aux regards émerveillés de ses élèves. Pensée intime de la Renaissance, qui se révèle tout en- tière dans cette légende du XVIe siècle, dans celte union magi- que de Faust et d'Hélène, hymen symbolique de la pensée mo- derne et de la forme antique, type immortel du beau(l)! Mais laissons maintenant la vieille Grèce morte ; il faut avec no_tre voyageur nous arrêter quelques instants à la nouvelle. N'a-t-il pas rencontré sur sa route de nouveaux écoliers qui (1) Tout le monde connaît la légende de Faust, au xvie siècle, et se rappelle ce soir du dimanche où les étudiants sont réunis à souper chez l'alchimiste, dans une de ces salles enfumées de la vieille Allemagne : « Comme donc, dit la légende, le vin eut commencé à monter, il y eut propos à table de la beauté des femmes. » — Et alors c'est vers les souvenirs classiques que se tournent immédiatement ces imaginations d'écoliers, épris pour l'antiquité d'un culte que nous n'avons pas connu. A leur demande, c'est Hélène